Bouguerra Soltani révèle : «J’ai échappé à une tentative d’assassinat»
Par R. Mahmoudi – Depuis que la presse a repris sa déclaration à Constantine, dans laquelle il avait affirmé que les portes de la nouvelle ONG qu’il venait de lancer étaient ouvertes aux résidus du FIS dissous, l’ex-président du MSP Bouguerra Soltani multiplie les déclarations hostiles à l’ancien parti intégriste.
Dans un entretien accordé à la chaîne Ennahar TV, lundi, Soltani a fait des révélations inédites sur ses relations avec ce parti dont il était pourtant membre et même candidat aux premières élections législatives avortées. Il affirme avoir été victime d’une tentative d’assassinat dans les années 1990. «Un jour, raconte-t-il, alors que je sortais de chez moi, en compagnie d’Ali Laïb pour aller à la mosquée, un groupe de personnes se dirigea vers nous pour nous dire : «El-Djamâa el-islamiya (GIA, ndlr) vous a condamnés à mort !»
L’invité d’Ennahar TV poursuit sa narration : «Immédiatement après cette phrase, les balles commençaient à fuser dans notre direction.» Soltani témoigne que son compagnon a été atteint, au cours de cette fusillade, d’une balle dans le cœur et que lui-même a échappé à la mort. L’ex-ministre affirme qu’il ne connaissait alors aucun des éléments du groupe qui l’avait condamné à mort mais ils seront tous identifiés plus tard.
Soltani dira qu’il n’était pas le seul dans son parti, l’ex-Hamas, à avoir été la cible des extrémistes, rappelant l’assassinat de Mohamed Bouslimani (assassiné en 1994), Ali Laïb, sans oublier les «milliers d’enseignants, d’intellectuels, de journalistes et d’imams».
Analysant politiquement les événements de cet épisode, Bouguerra Soltani qualifie «ce qui s’est passé le 11 janvier 1992» de «tache noire, devenue plus tard rouge, dans l’histoire de l’Etat-nation». Il dira aussi qu’il n’imaginait jamais que les Algériens allaient «s’entretuer pour des urnes ou pour un parti vainqueur».
R. M.
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