Doutes levés
Par Sadek Sahraoui – Sauf cas de force majeure ou imprévu de dernière minute, la prochaine présidentielle aura bien lieu dans les délais.
C’est ce qu’il conviendrait de comprendre à travers la sortie médiatique, jeudi, du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales au cours de laquelle il a annoncé que son département était fin prêt pour organiser le scrutin.
La thèse d’un possible report de l’élection prévue en avril prochain, pendant longtemps soutenue par les médias et certaines formations politiques, est donc à évacuer définitivement. L’idée d’un ajournement du vote ne tenait, de toutes les manières, pas la route du moment que rien ne pouvait objectivement le justifier. Pour que l’élection soit différée, il aurait fallu que le pays soit confronté à un important péril ou plongé dans une crise inextricable, ce qui est loin d’être le cas.
En prenant l’initiative de reporter le scrutin présidentiel, les autorités, qui se sont jusque-là fait un point d’honneur depuis l’élection de Liamine Zeroual en 1995 à la magistrature suprême à respecter scrupuleusement le calendrier électoral, auraient pris le risque inutile de se discréditer et de se mettre en porte-à-faux avec leur propre discours sur la situation du pays. Un discours voulant que «tout va bien» et que l’Algérie n’est pas une république bananière.
Il n’aurait pas du tout été sérieux aussi de tripatouiller la Constitution, déjà revue plusieurs fois depuis 1999, à trois mois seulement d’un rendez-vous électoral crucial rien que pour allonger le mandat de l’actuel président de la République ? Non, assurément !
Et c’est sans doute tant mieux que de telles pistes n’aient pas été suivies. Elles auraient été coûteuses autant politiquement qu’au plan de l’image pour le pays.
Aujourd’hui le seul questionnement qui reste sans réponse consiste à savoir si le président Bouteflika compte oui ou non briguer un cinquième mandat. Pour le moment, rien n’est encore sûr. La situation devrait néanmoins aussi s’éclaircir assez vite.
S. S.
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