Attentats de Madrid en 2004 : un ancien commissaire espagnol accuse le Maroc
Par Kamel M. – Les médias espagnols ont indiqué, ce mardi, qu’un ancien commissaire de la police espagnole a accusé les services secrets marocains d’être derrière les attentats meurtriers qui avaient secoué Madrid en mars 2004. L’ex-officier de la police espagnole s’exprimait hier lundi devant la Cour suprême espagnole. Selon ce commissaire à la retraite, qui répond au nom de José Manuel Villarejo, «le Maroc et un autre pays ont été derrière les attaques du 11 mars 2004 à Madrid». Le témoin n’a pas donné plus de détails sur cet «autre pays» qu’il n’a pas cité. S’agit-il d’un autre Etat arabe influent dont la divulgation du nom nuirait aux intérêts économiques de l’Espagne ?
Pour l’avocat de ce témoin – qui rouvre ainsi une plaie non encore cicatrisée – dont les propos ont été rapportés par les médias espagnols, la justice espagnole a eu «tort» de clore le dossier de l’attentat qui avait fait 191 morts et près de 1 900 blessé à la gare d’Attocha. Les juges espagnols semblaient pressés de tourner la page en concluant à un acte commis par des terroristes qui n’avaient aucune attache et qui, autrement dit, n’appartenaient pas à Al-Qaïda. D’aucuns se demandent, quinze ans après les faits et à la lumière de cette nouvelle révélation fracassante, pourquoi Madrid a décidé de ne pas poursuivre l’enquête.
Les services secrets marocains sont connus pour leur jeu trouble dans la région. Ce sont eux qui ont créé le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique d l’Ouest (Mujao), le groupe terroriste qui avait enlevé les sept diplomates algériens à Gao, au Nord-Mali. En Europe, la plupart des attentats sont commis par des terroristes d’origine marocaine, au moment où les responsables marocains et français chantent en chœur un refrain éculé selon lequel le Maroc «joue un rôle central dans la lutte contre le terrorisme».
Or, l’aveu de l’officier espagnol vient confirmer l’implication des services que dirige Yassine Mansouri dans des actions qui visent à déstabiliser toute la région en entretenant une tension perpétuelle aux fins de détourner l’attention de l’opinion publique internationale sur la politique coloniale que Rabat, Paris et Madrid mènent subrepticement au Sahara Occidental. Dernière colonie d’Afrique où les trois capitales foulent aux pieds le droit international et pillent les ressources naturelles.
Mais, à ce jeu malsain, la France et l’Espagne sont les grands perdants, puisque seuls eux pâtissent des actes terroristes sanglants qui ont fait de nombreuses victimes françaises et espagnoles et qui ont été perpétrés par des Marocains sur leur territoire, cependant que le Maroc est, lui, épargné.
K. M.
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