Trois éléments à retenir de l’annonce de la candidature du président Bouteflika
Par Karim B. – Le premier communiqué de la présidence de la République annonçant la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat était en soi, bien que sibyllin et avant la diffusion du message complet, révélateur de ce que sera l’après-avril 2019.
Si le président Bouteflika est réélu, il organisera la conférence nationale qui avait été annoncée par l’alliance présidentielle dans la perspective, au départ, d’une prorogation du mandat actuel du chef de l’Etat. L’initiative a donc été maintenue, seule la forme a changé. En effet, l’élection qui devait être reportée a fini par être programmée à la date prévue de sorte à faciliter au président Bouteflika l’initiation du grand chantier politique qu’il compte mettre en œuvre une fois élu.
Selon des sources concordantes, le Président sortant s’est fixé comme objectif prioritaire le passage du témoin à une nouvelle classe politique, en droite ligne avec son discours du 8 mai 2012 à Sétif. Il est fort probable que cette conférence, à propos de laquelle Bouteflika a insisté sur le fait qu’elle sera «inclusive», prépare le terrain à une révision profonde de la Constitution qui pourrait poser les jalons d’une deuxième République.
La tenue de cette conférence pourrait également signifier que le cinquième et dernier mandat du président Bouteflika serait écourté. Cette probabilité est d’autant plus plausible que le chef de l’Etat avait souhaité, avant de se présenter à sa propre succession, ne pas rempiler en raison de sa maladie. Des sources informées ont expliqué à Algeriepatriotique que le contexte dans lequel évolue la situation politique du pays nécessitait que le président Bouteflika soit le garant des réformes qu’il s’est lui-même engagé à entamer.
Les circonstances ayant retardé ces dernières, ce sera à lui de les mettre en œuvre pour permettre à son successeur de diriger le pays en étant libéré de toute contrainte qui pourrait entraver l’avènement de l’Etat civil et l’instauration d’une démocratie définitivement consacrée dans la nouvelle Constitution.
K. B.
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