Semaine décisive
Par R. Mahmoudi – Les événements qui défileront à partir de ce vendredi seront déterminants à la fois pour le processus électoral en cours et pour l’avenir du pays. Tous les Algériens attendent avec appréhension ce qui découlera des nouvelles manifestations annoncées pour ce vendredi, alors que le monde entier suit de près l’évolution de la situation dans notre pays, comme le montre ce premier commentaire du gouvernement français qui semble s’inquiéter de cette montée des contestations en Algérie.
Avec l’obstination du pouvoir à maintenir le cap contre vents et marées, en assumant désormais clairement sa détermination à passer en force, il y a bien, en effet, un risque que les contestations populaires se radicalisent davantage et que les choses basculent irrémédiablement dans la violence, même si tout le monde appelle à conserver le caractère pacifique des manifestations. Car il suffit, dans pareilles situations, d’une petite étincelle – un dérapage ou une provocation, ici ou là – pour que tout s’embrase et que des pyromanes, nombreux sur la Toile et certainement aussi dans des officines occultes, se mettent à entretenir le feu.
Comment sortir de cette impasse, avec le moindre coût ? Telle est la responsabilité de la classe politique. Or, de ce côté-ci, c’est la débandade totale. Désarçonnés par l’explosion populaire, les partis de l’opposition, y compris ceux ayant présenté un candidat à la présidentielle, semblent incapables d’agir sur le cours des événements. Entre boycott et menace de retrait de la course électorale, l’opposition prend ainsi le risque de s’effacer de la scène à un moment crucial de la vie de la nation.
Les partis de l’alliance présidentielle, qui sont censés jouer un rôle dynamique dans cette conjoncture délicate, sont dans une situation encore plus pathétique. Les querelles intestines qui refont surface au FLN donnent toute la mesure du mal qui ronge la classe dirigeante et, partant, de la menace qui pèse sur le pays.
R. M.
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