Quand Rachid Nekkaz tente une parade et se prend à son propre piège
Par Houari A. – L’extravagant Rachid Nekkaz s’est pris à son propre piège, ce dimanche, en montant une opération d’enfumage au Conseil constitutionnel qui a rejeté son dossier de candidature. C’est Nekkaz lui-même et son frère qui révèlent le coup monté par la famille pour «démasquer le régime» dans deux enregistrements viraux diffusés hier soir sur les réseaux sociaux.
D’un côté, un certain Djamel Nekkaz qui se présente comme le parent du candidat explique comment lui et son frère Rachid Nekkaz ont échafaudé un plan pour démontrer à l’opinion publique que «le pouvoir à Alger» a décidé de fausser l’élection présidentielle en amont, soit avant même leur tenue en avril prochain.
Simultanément, Rachid Nekkaz procédait à son propre enregistrement vidéo à partir de chez lui, dans son «douar» (bourgade) comme il aime à le répéter, pour expliquer, non sans fierté, le coup de théâtre qu’il venait d’opérer au siège du Conseil constitutionnel. Un coup de théâtre tellement inattendu qu’il a désorienté les observateurs les plus avertis et suscité la curiosité de tous les Algériens médusés par ces mises en scène vaudevillesques qui se déroulent sous leurs yeux ahuris.
Mais en agissant ainsi, Rachid Nekkaz s’est pris à son propre piège pour, au moins, deux raisons. D’abord, parce qu’il a prouvé par son geste qu’il avait, dès le départ, l’intention de donner une image avilissante et dégradante de l’Algérie en exhibant son cousin inculte, tétanisé par les journalistes qui le harcelaient de questions, et qui semblait complètement perdu dans cette opération médiatique spectaculaire, paniquant et demandant à quitter la salle au plus vite.
Ensuite, en tentant de justifier son acte, Rachid Nekkaz a commis l’erreur de montrer sa déclaration du patrimoine dans laquelle il a subtilement joué sur les mots pour éviter de rendre publique sa véritable fortune dont peu de gens connaissent et l’origine et l’estimation.
Dans son document agrafé à la panoplie de pièces justificatives indispensables à la constitution du dossier de candidature conformément à la loi, Rachid Nekkaz déclare n’avoir «aucun compte bancaire ni aucun bien en Algérie». La précision «en Algérie» n’est pas fortuite et elle est de taille. Un candidat n’est-il pas tenu de déclarer son patrimoine détenu à l’étranger ?
Enfin, en affirmant avoir «prévu un plan B» en la personne de son cousin et homonyme exact, non seulement Rachid Nekkaz avoue avoir blousé les milliers de citoyens dont il dit qu’ils auraient apporté leur caution à sa candidature – pour lequel des deux Rachid Nekkaz ont-ils signé ? –, mais il a rendu caduque de facto la candidature de son cousin dans la mesure où ce dernier s’est présenté avec des signatures dont il n’est pas le destinataire.
La mascarade de ce dimanche au Conseil constitutionnel va desservir Rachid Nekkaz qui a passé six longues années à se construire la réputation du «Robin des bois» algérien armé de son seul téléphone portable. Depuis hier, ses partisans s’interrogent.
H. A.
Comment (93)