Bouteflika s’est-il inspiré d’une note de l’armée pour la conférence nationale ?
Par Karim B. – Un document attribué à des officiers de l’armée, et vraisemblablement rédigé par un ancien conseiller à la présidence de la République, préconisait, voici longtemps, les réformes radicales nécessaires pour changer de régime.
Dans cette note intitulée «Analyse de conjoncture, des origines de la crise aux perspectives, quoi faire, comment et pourquoi ?», les analystes estimaient que «progresser encore sur la même voie ou entreprendre une autre démarche qui ne soit pas en rupture radicale avec le passé risquerait de reconstituer les mêmes conditions de l’échec et d’éloigner définitivement l’espoir qu’une solution de sortie de crise existe».
«Aussi serait-il illusoire de croire arriver à œuvrer à la recherche de solutions aux tensions existantes sans prendre en considération l’exacte mesure des problèmes et l’identification des éléments de rupture à introduire dans la tendance lourde qui imprime son rythme à l’évolution de la crise», soulignait le document qui demeure d’une brûlante actualité.
La note suggérait une «reconstruction du paysage politique», telle que le prévoit, semble-t-il, le projet de la conférence nationale proposée par le président Bouteflika s’il maintient sa candidature et s’il est élu pour un cinquième mandat contesté.
Les auteurs du rapport voyaient en l’élection d’une Assemblée constituante «avec pour implication une désidéologisation de la Constitution» une nécessité absolue qui devait commencer par la dissolution «concertée si possible» de tous les partis politiques sans exception aucune, puis la recréation de partis politiques «sur la base de l’interdiction du retour de tous les sigles déjà existants», allusion au FLN, notamment, patrimoine commun à tous les Algériens.
Le document prônait également une «concertation sur la nature du nouvel ordre national interne à instaurer, ses principaux constituants, les principes qui le régissent et les équilibres qui le garantissent».
Est-ce la conférence à laquelle le Président sortant a appelé ?
K. B.
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