Réaction unanime : la fermeture de l’université est une «provocation»
Par R. Mahmoudi – Pour sa première mesure prise après les manifestations gigantesques de vendredi dernier, le gouvernement s’enfonce. La décision annoncée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d’avancer les vacances de dix jours, dans le but, inavoué mais facile à comprendre, d’éloigner momentanément les étudiants des manifestations populaires contre le cinquième mandat, est non seulement rejetée par les collectifs étudiants et enseignants d’un grand nombre d’universités du pays mais, plus grave encore, risque de provoquer de nouvelles tensions, en poussant les étudiants à mener des actions plus radicales.
D’ailleurs, plusieurs appels ont été lancés à travers les réseaux sociaux – l’arme essentielle des manifestants – pour désobéir à cette instruction, en poursuivant les cours et, même, à «occuper» carrément les universités. Chose qui ouvrirait immanquablement la voie à un dangereux processus de désobéissance civile.
Considérés comme le fer de lance de la protestation, les étudiants ont aussitôt brandi cette injonction du département de Hadjar comme une preuve de «mépris» et d’«autoritarisme» du gouvernement tant décriés dans les manifestations.
Ainsi, en plus des appels à la poursuite des cours et l’occupation des lieux d’étude, le principal syndicat des enseignants universitaire, le Cnes, a, dans une déclaration rendue publique samedi, exigé le départ «immédiat» du ministre Abdelkader Hadjar.
Ce qui prouve encore l’absurdité et l’incongruité d’une telle décision, c’est que la direction des œuvres universitaires a, au même moment, assuré que les résidences universitaires resteront ouvertes pendant toute la période des vacances.
Il restera peut-être une seule solution à Abdelkader Hadjar pour désamorcer cette crise annoncée, c’est d’annuler tout simplement sa décision.
R. M.
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