RCD : «Cette nouvelle manœuvre du clan est vouée à l’échec»
Par Hani Abdi – Le RCD rejette entièrement l’offre de sortie de crise du président Abdelaziz Bouteflika qui «vient de s’octroyer une prolongation illégale et indéterminée au poste de chef de l’Etat». «Dans une nouvelle lettre, encore plus surréaliste que ses dernières adressées à la nation pour briguer un cinquième mandat, il vient de mettre au pas la Constitution pour livrer le pays à une bande mafieuse qui l’a déjà mis en coupe réglée», souligne ce , pour lequel il n’est plus possible de faire confiance au chef de l’Etat.
«A supposer que la feuille de route qu’il propose au pays est teintée d’une quelconque sincérité, qui peut croire aujourd’hui qu’un homme qui déclare ne pas avoir présenté sa candidature à l’élection présidentielle, qu’il vient de reporter d’un coup de plume, peut se porter garant de quoi que soit», se demande-t-il. «En vérité, en vingt ans de règne, le chef de l’Etat ne s’est jamais démenti. Toutes les révisions constitutionnelles qu’il a conduites ont été conçues pour légitimer et asseoir son emprise sur le pays, toutes les commissions de réformes qu’il a installées ont été des moyens pour se dégager de pressions de conjonctures (éducation, justice…)», ajoute le RCD. Pour cette formation politique, «la nomination d’un fidèle au poste de Premier ministre et le rappel d’un bon démarcheur au plan international pour un poste de vice-Premier ministre sont des signes qui ne trompent pas sur un projet d’une vaine reprise en main devant la détermination des populations et de corporations entières».
«Les manifestations qui se déroulent au lendemain de ces annonces et les appels pour une mobilisation plus forte le vendredi 15 mars 2019 ne trompent pas : cette nouvelle manœuvre du clan est vouée à l’échec», poursuit le RCD, qui impute au pouvoir la «lourde responsabilité d’engager le pays dans une aventure aux conséquences imprévisibles». «Ceux qui ont inspiré ou soutenu cette voie, à la Kabila en République démocratique du Congo, porteront eux aussi une lourde responsabilité devant le peuple algérien. Les déclarations de soutien empressé du ministre français des Affaires étrangères à la feuille de route du chef de l’Etat ne peuvent susciter que de l’inquiétude», relève le parti de Mohcine Belabbas, faisant allusion à la France.
Le RCD estime que «l’heure est grave» et dénonce «l’irresponsabilité d’une telle décision qui peut préparer l’escalade». Il appelle les acteurs politiques et sociaux à une riposte à la mesure de l‘affront infligé à la nation. Ce parti estime que la démission du chef de l’Etat et l’incarnation de la fonction présidentielle par un comité de sages est la voie la moins risquée pour ouvrir une période de transition gérée par un gouvernement de salut national, chargé des affaires du pays et de l’installation d’une commission nationale indépendante d’organisation des élections.
H. A.
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