Agir vite !
Par R. Mahmoudi – La question qui taraude l’esprit de tous les Algériens en ce moment : à quoi faut-il s’attendre maintenant que le chef de l’Etat a échoué à calmer les esprits, malgré toutes les concessions et toutes les promesses qu’il a faites pour amorcer un processus de réformes à la hauteur des attentes des citoyens ?
D’aucuns craignent une escalade qui peut ouvrir la voie à des dérapages fatals. L’annonce de nouvelles manifestations pour ce vendredi augure déjà d’un durcissement dans les revendications portées par les contestataires. Le pouvoir s’est bien trompé en croyant qu’en annulant l’option du cinquième mandat, les tensions allaient s’estomper et les gens rentrer chez eux. Il n’avait certainement pas anticipé la réaction de la rue à l’annonce des mesures prises par le président de la République. Il en paiera le prix.
Pour faire face à une escalade de la contestation, le pouvoir serait obligé de faire d’autres gestes, de multiplier les mesures d’apaisement dans les prochains jours. Il pourra annoncer notamment la dissolution des deux chambres du Parlement, largement disqualifiées et exécrées par le peuple. Mais pourra-t-il, pour autant, organiser des élections législatives anticipées dans un climat aussi tendu ? Impossible.
Le pouvoir sera également tenté par l’idée d’intégrer, dans son processus de réformes politiques et institutionnelles, quelques figures ayant émergé pendant cette contestation pour essayer de gagner une partie de l’opinion. A la longue, il pourrait même aller –anticipant un scénario à l’égyptienne – jusqu’à dissoudre les principaux sigles du système politique honnis par les jeunes générations, tels que le FLN ou l’UGTA, pour éviter un effondrement de tout l’édifice. Les décideurs doivent agir vite, le printemps arabe est à nos portes !
R. M.
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