Pour une deuxième République laïque en Algérie
Par Abdelaziz Boucherit – Il faut d’emblée reconnaître à Bouteflika une subtilité de l’esprit dans la manipulation des hommes et de la déchéance de l’intelligence au détriment d’une servitude bestiale. Bouteflika est issu et se revendique d’ailleurs, sans se démonter, comme le véritable concepteur avec Boumediene, d’un système tissé en fil d’or avec l’armée des frontières d’Oujda. Il avait fait partie de toutes les officines qui avaient jalonné les arcanes de la politique pernicieuse algérienne depuis l’indépendance. C’était un acteur clé de tout ce qui avait entravé l’avenir du pays. Il a piétiné les institutions d’un peuple qui cherche à s’organiser, autour des vertus véhiculées par ceux qui avaient offert le sacrifice de leur vie pour l’idéal d’une Algérie libre : nos martyrs.
Bouteflika avait généralisé, dans tout le pays, la politique du culot dont la corruption est devenue une valeur marchande qui caractérise aujourd’hui son système politique avec l’emblème du kachir et du tableau vide. Bouteflika avait toujours usé des méthodes empruntées à la sournoiserie et au cynisme sans limite. La preuve, il avait fait le vide autour de lui. Toute l’élite algérienne a été écrabouillée, écartée et chassée. Le critère de compétence est rabaissé au degré de mesquinerie et de servitude à l’image d’un Amar Ghoul.
Je ne veux pas m’éterniser sur le cas Bouteflika, il suffit de lire le livre de Mohamed Benchicou, Une imposture algérienne. Bien que l’œuvre relève d’un style pamphlétaire, il n’en demeure pas moins, beaucoup de choses révélées étaient, sans conteste, véridiques.
En somme, aujourd’hui, le peuple algérien a une opportunité unique dans son histoire, pour recouvrer le pouvoir qui lui revenait de droit depuis l’indépendance. Et dont il n’aurait jamais dû se dessaisir. A Paris et ailleurs en France, nous serons présents en masse pour protester contre les manœuvres d’une caste qui veut perpétuer un système mortifère pour le pays. Nous ne lâcherons rien jusqu’à l’avènement d’une deuxième République démocratique et laïque répondant aux vœux de liberté et de modernité d’un peuple longtemps méprisé.
Le 15 mars, occupons les pavés de l’espace publique en Algérie et le 17 mars en France. Notre force c’est notre unité avec nos méthodes de protestation pacifiques et non violentes.
A. B.
(Paris)
Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
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