Un adieu au FLN ?
Par Bachir Medjahed – Le FLN est en danger de mort. Il est en danger d’extinction totale. Il ne l’a jamais été autant. Il ne peut plus rien pour le Président et le Président ne peut plus rien pour lui. La double impuissance totale. En renonçant à se représenter pour un cinquième mandat, Bouteflika divorce de l’avenir du FLN. Celui-ci est désormais livré à lui-même et il lui reste une voie, celle de son euthanasie. Que peut-il faire, lui qui a toujours confié sa destinée à chaque président qui arrive ? Sa fiche de poste contient deux attributions : lever la main et soutenir.
Ce n’est pas la première fois que le FLN frise sa disparition. En 1962, il devait rejoindre le musée de la Révolution pour l’écriture de l’histoire. Les partis qui avaient gelé leurs activités pour rejoindre le FLN étaient interdits de retour.
Il l’avait échappé belle en octobre 1988. Il l’avait également échappé belle lors des élections suspendues terrassé par la large victoire du FIS. Il l’avait échappé belle avec la dissolution du FIS et il a également eu de la chance avec le refus d’accorder à Wafa de Taleb Ibrahimi l’autorisation d’exister légalement.
Il a été destiné à sa dissolution par une recommandation dans un document établi, dit-on, par une équipe d’officiers supérieurs le 31 décembre 2000. Aujourd’hui, son sort n’est plus entre ses mains. Il l’est encore moins entre celles du Président.
La position du président Bouteflika, à savoir celle de ne plus se présenter, sort l’armée de son dilemme ou plutôt Gaïd-Salah. Il n’y a plus de raison à soutenir le Président pour un nouveau mandat. Par contre, la prolongation du mandat actuel pose problème. Si le peuple maintient le rejet de cette prolongation, le chef d’état-major aura à trancher.
B. M.
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