Rachid Nekkaz, Larbi Zitout et Ferhat Mehenni ou l’échec d’une récupération
Par Karim B. – Trois figures de proue de l’activisme politique anti-pouvoir en Algérie ont commis un faux pas fatal qui annihile toutes leurs actions de propagande en direction des Algériens dont certains avaient commencé à mordre à l’hameçon.
Ayant bâti son aura sur ses actions de rue, d’abord en France puis en Algérie, l’hyperactif Rachid Nekkaz avait réussi à se construire une solide réputation de «meneur», n’hésitant pas à se fondre dans la foule jusqu’à être porté haut par les manifestants dans plusieurs villes du pays où il était, à chaque fois, accueilli comme un héros. Mais sa combine de dernière minute, qui a consisté à se faire suppléer par son cousin lors du dépôt du dossier de candidature au Conseil constitutionnel, a détruit des années d’efforts acharnés pour gagner la sympathie de nombreux citoyens algériens qui semblaient prêts à marcher derrière lui. Hier adulé par un grand nombre de soutiens qui voyaient en lui le messie venu sauver le pays avec son argent et son «amour pour la patrie», Rachid Nekkaz subit les contrecoups de sa propre stratégie qui consistait à faire des réseaux sociaux son cheval de bataille pour atteindre son but. Les Algériens lui en veulent désormais de les avoir trompés.
Le dirigeant du Mouvement autonomiste Ferhat Mehenni a, quant à lui, commis le plus grave des impairs, en appelant les manifestants à «jeter le drapeau algérien à la poubelle». Un dérapage impardonnable qui lui a valu naturellement une avalanche d’insultes et de critiques impitoyables. Celui qui se présente comme le «président» d’un Etat inexistant et qui, pourtant, jouit de l’appui d’un certain nombre d’officines étrangères, en dépit du caractère burlesque de son action, a dû se confondre en excuses en mettant en avant sa qualité de «fils de chahid» dont un grand nombre de membres de son village sont tombés au champ d’honneur. Le revirement de Ferhat Mehenni lui suffira-t-il à faire oublier ce grand parjure fait au symbole le plus cher aux Algériens, l’emblème national ? Rien n’est moins sûr.
Enfin, le cyber-agitateur à partir de Londres où il tient une boulangerie, Larbi Zitout, s’est fait harakiri en appelant les manifestants à brûler les drapeaux des pays que le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a visités dans le cadre d’un périple qui l’a conduit à Rome, Berlin, Moscou et Pékin. Le membre de Rachad, une organisation proche des thèses du FIS dissous, est connu pour ses accointances avec les officines spécialisées dans la subversion dont Otpor, une succursale de la CIA. Son appel à profaner le drapeau de pays amis visait à enflammer les esprits pour transformer les manifestations pacifiques en émeutes et provoquer des heurts avec les forces de l’ordre.
Les trois comparses et leurs régents ont lamentablement échoué à récupérer l’appel des Algériens à changer le régime sans violence.
K. B.
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