Le président Bouteflika n’a plus le choix : soit la démission soit la destitution
Par Hani Abdi – La pression augmente sur le président Abdelaziz Bouteflika pour qu’il démissionne. Après l’appel du vice-ministre de la Défense nationale et chef de l’état-major de l’ANP, des partis qui l’ont soutenu durant tout son règne et pour un cinquième mandat – comme le RND – réclament aujourd’hui sa démission.
Le chef de l’Etat est acculé et surtout isolé, avec son pré-carré présidentiel. Si le chef de l’état-major de l’ANP demande l’application de l’article 102, c’est qu’il ne lui reste plus de soutiens «précieux» sur lesquels il pourrait s’appuyer pour qu’il reste en fonction. Plusieurs partis ont déjà bien accueilli cette proposition.
Le président Bouteflika se trouve aujourd’hui face au choix de la démission ou de la destitution. L’option qui semble privilégiée par l’armée et les partis politiques semble la démission pour enclencher l’application de l’article 102 dans son alinéa 4, qui traite ce cas de figure et prévoit donc l’organisation d’une élection présidentielle dans un délai de 90 jours. L’intérim du président de la République sera assuré par le président du Conseil de la nation.
Dans le cas où le chef de l’Etat ne démissionne pas, l’état-major de l’ANP pourrait donc faire appliquer les trois premiers alinéas de l’article 102 qui prévoient la déclaration de l’état d’empêchement de 45 jours qui serait suivi d’une déclaration de vacance du pouvoir et de l’organisation des élections présidentielles dans un délai de 90 jours.
Le moins humiliant pour le président Bouteflika, qui a dirigé le pays pendant 20 ans d’une main de fer, avec une très forte concentration de pouvoir entre ses mains, serait donc de démissionner. Face à la rue, à l’armée et à l’opposition, le chef de l’Etat finirait pas se rendre à l’évidence que son règne ne pourrait plus continuer jusqu’au 28 avril prochain et encore moins au-delà de cette date.
H. A.
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