L’appel de Gaïd-Salah à destituer Bouteflika inquiète les Mauritaniens
Par R. Mahmoudi – Le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Ismail Ould-Cheikh Ahmed, a rencontré, jeudi, l’ambassadeur d’Algérie à Nouakchott, Noureddine Khandoudi, rapporte l’agence mauritanienne indépendante Al-Akhbar qui indique que la rencontre intervient dans le sillage des développements politiques connus en Algérie dont, notamment, la demande introduite par le chef d’état-major de l’ANP pour l’application de l’article 102 de la Constitution, proclamant l’incapacité du Président à exercer ses fonctions.
Or, l’agence officielle mauritanienne s’est contentée de souligner que les entretiens portaient sur les «questions d’intérêt commun».
Le 22 mars dernier, l’ancien chef de la diplomatie mauritanien Dahane Ahmed Mahmoud avait exprimé ses inquiétudes face à la montée des contestations populaires en Algérie. Dans une déclaration au journal français Le Monde, il avait déclaré : «Nous regardons tous l’évolution de notre grand frère du Nord en espérant qu’il n’y aura ni dérapage ni débordement. La déstabilisation de la Libye a provoqué le désordre du Mali. Avec l’Algérie, cela pourrait être bien pire car elle est l’Etat central du Maghreb.»
D’autres pays de la région ont également eu à exprimer le même sentiment. Une source gouvernementale nigérienne est allée dans le même sens en déclarant : «L’Algérie est un pays stable dans une région très affectée par la crise libyenne. Tout ce qui est de nature à remettre en cause cette stabilité nous inquiète au plus haut point.» Cette source reconnaît que, malgré quelques pics de tension en 2018 dus à l’expulsion de plusieurs milliers de migrants subsahariens au Niger, l’Algérie demeure «un facteur de stabilité». «Si un grand pays comme celui-ci ne peut plus contrôler ses frontières, notre sécurité sera encore un peu plus difficile à assurer», avait lâché le responsable nigérien.
R. M.
Comment (28)