Comment Macron a voulu «couvrir» Haftar au sein de l’Union européenne
Par R. Mahmoudi – Selon plusieurs sources diplomatiques, citées par le quotidien France-Ouest, Paris aurait voulu bloquer la diffusion, mercredi 10 avril, d’un communiqué de l’Union européenne demandant au maréchal Khalifa Haftar de stopper son offensive militaire sur Tripoli.
Le projet de communiqué stipulait que l’offensive de l’Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar «menaçait la population civile, perturbait le processus politique et pourrait provoquer une escalade des tensions avec de sérieuses conséquences pour la Libye et la région dans son ensemble, notamment une menace terroriste». La France s’y serait opposée, en imposant un processus permettant à chaque Etat membre de l’UE d’introduire des objections. Ce qui a obligé l’Union européenne à s’atteler à la rédaction d’un nouveau projet de communiqué pour parvenir à un consensus.
Paris a vite démenti cette information. «On a fait des commentaires hier soir comme ça arrive toujours sur les déclarations européennes […] mais on n’a absolument pas empêché son adoption», a assuré, jeudi, une source diplomatique française à Reuters. La même source poursuit : «On a rajouté une mention de la situation des migrants et des réfugiés et on a noté qu’on était inquiets de la participation aux combats de groupes qualifiés comme terroristes par les Nations unies pour faire face à Haftar.»
Réagissant aux informations faisant état d’un blocage français, le vice-président du Conseil italien et ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, a estimé que ce serait «très grave» si Paris «pour des raisons économiques ou commerciales, bloquait une initiative européenne visant à rétablir la paix en Libye et si elle soutenait un parti qui combat».
R. M.
Comment (19)