L’Agence française AFP se dit «contrainte» de quitter bientôt l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Un mois et demi après l’expulsion, le 9 avril dernier, par les autorités algériennes du directeur de l’agence officielle française à Alger, Aymeric Vincenot, la présence même d’un bureau de l’Agence dans la capitale algérienne «pourrait être compromise», selon une source de l’Agence, citée par Le Monde dans sa dernière édition.
«Nous avons le sentiment que le gouvernement algérien fait tout pour que l’on ferme boutique. Nous sommes dans un cauchemar administratif», rapporte le quotidien parisien du soir qui évoque des «blocages administratifs et bancaires» qui asphyxient le bureau d’Alger. Ces blocages seraient dus à un problème de signature.
Pour retirer de l’argent à la banque (Badr) où le bureau de l’AFP dispose d’un compte, explique le quotidien, seul l’ancien directeur du bureau, contraint début avril de quitter le pays, possédait une délégation de signature permettant de faire fonctionner ce compte. La direction de l’Agence se plaint d’une «décision judiciaire» rejetant toute autre possibilité de retirer de l’argent de ce compte tant que l’Agence ne nomme pas un autre mandataire.
Or, le directeur de l’Agence, Fabrice Fries, avait assuré après l’expulsion de l’ancien directeur de son bureau d’Alger qu’«il n’[était] pas question pour nous, dans ces conditions, de nommer dans l’immédiat un nouveau directeur à Alger». Il a pressenti que son agence était indésirable en Algérie, dans cette conjoncture sensible marquée par des manifestations populaires de grande envergure, où les autorités suspectent franchement le rôle de certaines agences de presse internationales qui ont des antécédents avérés en matière de désinformation et de manipulation de l’opinion.
Cela a été le cas, fin mars, avec un envoyé spécial de l’agence Reuters, le journaliste tunisien Tarek Amara, qui avait été expulsé, lui aussi, d’Algérie suite à la publication de deux fausses informations sur les manifestations.
R. M.
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