Le FLN se déchire à l’APN : guerre totale entre Bouchareb et Djemaï
Par Mounir Serrai – Une première dans l’histoire de l’Assemblée populaire nationale (APN) : la Commission des finances et du budget ouvre une enquête sur la «mauvaise gestion financière» du président en exercice de la chambre basse du Parlement. De prime abord, cette commission décide d’examiner profondément toutes les opérations et les transactions effectuées depuis l’arrivée de Mouad Bouchareb à la tête de cette institution parlementaire après un coup de force des députés FLN contre son prédécesseur, Saïd Bouhadja.
Jamais une commission parlementaire n’a osé auparavant passer sous la loupe la gestion d’un président de l’Assemblée. Il est clair que cette décision prise de concert avec la nouvelle direction du FLN, à sa tête l’ancien chef du groupe parlementaire Mohamed Djemaï, vise à faire pression sur Mouad Bouchareb afin qu’il démissionne de son poste, lui qui a déjà signifié une fin de non-recevoir aux appels du groupe parlementaire et de la direction nationale du FLN.
L’ex-parti unique motive son appel à la démission du président de l’APN par sa volonté de répondre à la demande populaire relative au départ des «B» qui sont à la tête des plus importantes institutions de l’Etat. Mais Mouad Bouchareb résiste, en affirmant qu’il est élu par la majorité parlementaire qui n’est pas uniquement composée de députés FLN mais aussi de ceux du RND, du MPA et de TAJ.
Pour lui, il n’est donc pas question de se plier à la volonté d’un groupe de députés obéissant aux ordres de la nouvelle direction du FLN. La bataille entre Bouchareb et Djemaï s’exacerbe, cela surtout que le président de l’APN ne reste pas les bras croisés.
En effet, Mouad Bouchareb «mobilise» les députés du parti qui lui sont acquis pour contrer l’offensive de Djemaï, en cherchant déjà un moyen de remplacer le président de la Commission des finances.
Il est à rappeler que des députés FLN ont envahi, mercredi dernier, le bureau du président de l’APN pour le contraindre à démissionner, en vain. Contrairement à l’«affaire Bouhadja», le groupe parlementaire du FLN n’a pas pu, pour le moment du moins, rallier à sa cause les autres députés de la majorité parlementaire.
M. S.
Comment (18)