Report inéluctable
Par R. Mahmoudi – A moins de vingt-quatre heures de l’expiration du délai prévu pour le dépôt des dossiers de candidature auprès du Conseil constitutionnel, aucun candidat ne s’est présenté au siège de l’auguste institution, a-t-on constaté vendredi. C’est à se demander si, finalement, les 76 ou 77 candidats ayant jusque-là déclaré leur intention de se présenter au scrutin du 4 juillet n’étaient là que pour le décor, où leur rôle consistait à justifier, a posteriori, l’absence de candidats.
D’après les constitutionnalistes, cette absence de candidats ouvre automatiquement la voie à un report de l’élection de soixante jours, conformément à l’article 103 de la Constitution, avec le maintien du chef d’Etat en exercice à son poste jusqu’à l’élection d’un nouveau Président. Il se trouve que cette formule arrange bien les affaires des décideurs, autrement dit du commandement de l’état-major de l’ANP car, d’un côté, elle peut aider à atténuer un tant soit peu les pressions accrues de la rue, qui rejette l’élection du 4 juillet et, de l’autre, à rester dans le cadre constitutionnel si cher au général Gaïd-Salah pour qui, toute solution hors de la Constitution, ouvrirait la voie à un «vide institutionnel» aussi incertain que périlleux.
Les décideurs pourraient, ainsi, profiter de ce «répit» pour mettre en place une commission d’organisation de l’élection présidentielle que le chef d’état-major de l’ANP considère comme la clé de voûte d’une solution durable à la crise.
R. M.
Comment (38)