Les Tunisiens craignent une vague d’exode des Algériens en cas de crise
Par Saïd N. – L’Algérie est de nouveau au centre des débats politiques en Tunisie, à la veille d’un scrutin présidentiel à hauts risques. Ainsi, des experts tunisiens en géostratégie, cités par le quotidien panarabe Al-Charq Al-Awsat, n’excluent pas que le phénomène d’exode des Algériens vers la Tunisie revienne si la crise politique persistait en Algérie. Ils rappellent que leur pays avait accueilli, dans les années 1990, un demi-million de réfugiés algériens qui fuyaient la violence terroriste.
Ces appréhensions s’ajoutent à d’autres craintes exprimées par les politiques tunisiens soucieux de l’avenir de leur pays suite à la recrudescence des attentats, dont le dernier en date perpétré à Tunis, a fait un mort et une dizaine de blessés, sans compter les attaques terroristes sporadiques visant les forces de sécurité dans les régions frontalières du sud et du sud-est. C’est ce qu’a exprimé le porte-parole du gouvernement de Youssef Chahed, en mettant en avant, lors d’une conférence de presse animée la semaine dernière à Tunis, le récent redéploiement des groupes terroristes qui, selon lui, appartiennent à des organisations liées à d’autres groupes armés en Libye, en Algérie et dans les pays du Sahel, citant, entre autres Okba Ibn Nafaâ, Daech et Aqmi.
Même vision formulée par l’ex-directeur général des Douanes tunisiennes, le général Mohamed El-Mouedeb, approuvé par le président de la Commission nationale de la lutte antiterroriste, considérant, dans une déclaration, que «les groupuscules impliqués récemment dans des actions terroristes en Tunisie sont liés aux réseaux de contrebande transfrontaliers et transcontinentaux et profitent à la fois de la faiblesse de l’Etat central, de la guerre en Libye et des tensions politiques et sécuritaires qui agitent les pays de la région», allusion à l’Algérie et aux pays du Sahel.
S. N.
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