RFI explique les sources du pouvoir illimité de l’ex-DRS et du général Toufik
Par Houari A. – Radio France International (RFI) s’est intéressée aux services de renseignements algériens auxquels elle a consacré un long article. «Pouvoir incontournable et occulte, les services de renseignements algériens ont toujours été l’arme secrète du régime», écrit RFI, qui retrace «une histoire marquée, durant plusieurs décennies, par le puissant DRS (Département du renseignement et de la sécurité) dirigé par le mystérieux général Toufik, aujourd’hui maintenu en prison par le général Gaïd-Salah, l’actuel homme fort du pays». «Des services au cœur d’un système que la révolution populaire condamne aujourd’hui», rappelle le média français qui croit savoir que la configuration des services algériens est «susceptible de connaître d’importantes recompositions».
RFI s’est intéressée au «cas» du général Toufik dont la biographie «est entourée de mystères». L’ancien patron de l’ex-DRS a tiré son omnipotence de «l’absence de présidence forte à même de contrôler le DRS», estime une experte sollicitée par RFI. Ce qui «a vraisemblablement laissé à ce dernier une grande marge de manœuvre dans son développement et a donné à son chef un pouvoir considérable», explique-t-on encore. Pour RFI, «Toufik a façonné cette superstructure sécuritaire à son image, au point que pour beaucoup d’observateurs, il s’agissait de sa créature qui ne pourrait lui survivre».
«Véritable Etat dans l’Etat», le DRS «est devenu, avec les années 1990, le principal instrument de l’Etat dans la lutte contre le terrorisme», souligne RFI qui rappelle l’aide précieuse fournie par les services secrets algériens aux Etats-Unis et à la France, entre autres, prévenant les Américains de «l’imminence d’une attaque de grande envergure» en 2001 et les Français de l’existence d’une sérieuse menace terroriste qui visait Paris en 2015.
«Lorsqu’Abdelaziz Bouteflika accède au pouvoir en 1999, il trouve face à lui une superstructure de renseignement puissante et indépendante, dont il cherchera constamment à diminuer l’autonomie pour en reprendre le contrôle», note RFI, qui relève qu’à partir de 2013 «des restructurations visant à démanteler progressivement le DRS sont réalisées». RFI rappelle, enfin, que «l’une des principales mesures prises par le général Ahmed Gaïd-Salah [depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika] a consisté à faire arrêter le frère de l’ex-chef d’Etat, Saïd Bouteflika, et les deux grandes figures des renseignements, le général Mohamed Mediene, dit Toufik, et le général Athmane Tartag». Pour Radio France International, le chef d’état-major de l’ANP «affirme ainsi, en façade, l’autorité de l’armée sur l’entourage de l’ancien Président et sur ses services de renseignements».
H. A.
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