Un autre membre du panel se retire : mission impossible pour Karim Younès
Par Mounir Serraï – Après la démission, mercredi, de l’économiste Smail Lalmas, c’est au tour du professeur d’université Azzeddine Benaissa de claquer la porte du panel de médiation pour un dialogue national de sortie de crise.
C’est la deuxième démission en moins de 72 heures et la troisième depuis le lancement de ce panel il y a une dizaine de jours. L’activiste Islam Benattia a été le premier à se retirer de ce panel au lendemain de sa création. Il faut souligner que même son porte-parole, Karim Younès, ancien président de l’Assemblée populaire nationale, a de son côté présenté aujourd’hui sa démission aux autres membres. Mais ces derniers l’auraient donc rejetée et Karim Younès reste de ce fait toujours porte-parole de ce panel qui prépare, dit-on, son plan de travail pour les tout prochains jours.
Nombreux sont ceux qui misaient sur la désagrégation de ce panel pour, au moins, deux raisons. La première est le manque d’homogénéité dans le groupe le composant. La seconde est la non-satisfaction de ses préalables. Le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, qui avait reçu il y a huit jours une délégation conduite par Karim Younès, s’est engagé à satisfaire six sur sept préalables posés par ce panel. Mais quelques jours plus tard, le chef d’état-major de l’ANP a refusé d’entendre parler de préalables. Ainsi donc, les réactions étaient nombreuses et allaient dans la même direction, à savoir pas de dialogue sans mesures d’apaisement qui commenceront par la libération des détenus d’opinion.
Mais le panel, que tout le monde considérait comme fini, se maintient malgré l’avalanche de critiques et les défections. Pourquoi? Que va-t-il faire? Comment ? Avec qui ? S’il renonce à ses exigences, il n’aura absolument plus aucune crédibilité, y compris auprès de ceux qui se sont montrés favorables à l’organisation d’une élection présidentielle dans les plus brefs délais.
Le dialogue semble dans l’impasse dans les conditions actuelles.
M. S.
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