Intrigante menace contre le ministère de l’Intérieur français à partir d’Algérie
Par Saïd N. – Les éléments de la Police judiciaire de la wilaya de Ghardaïa ont arrêté un individu ayant menacé le ministère français de l’Intérieur, en piratant le site de cette institution, rapporte, vendredi, le quotidien arabophone Ennahar. Le suspect est parvenu, selon la source, à y poster des messages menaçants. Il a notamment menacé de faire exploser jusqu’à 200 bombes au siège du ministère français, sis Place Beauvau, si la France persistait à «maltraiter les Algériens».
D’après toujours la même source, les autorités françaises, prenant la menace au sérieux, auraient immédiatement alerté les services de sécurité algériens et leur auraient demandé d’intervenir contre l’auteur de ces menaces. Chose qui fut faite, puisque la Police judiciaire a mené des investigations approfondies sur cette affaire et réussi à identifier rapidement la personne mise en cause, après avoir perquisitionné son domicile, précise le journal, avant de le présenter au procureur de la République, puis au juge d’instruction qui l’a aussitôt placé sous mandat de dépôt pour terrorisme.
La célérité avec laquelle les services de sécurité algériens ont réagi à la demande française prouve, en plus du maintien de la vigilance dans la lutte antiterroriste à son plus haut degré, la pleine disponibilité de l’Algérie à renforcer sa coopération avec la France dans un domaine aussi sensible que la sécurité.
Cela dit, il n’est pas à exclure que Paris ait voulu, par cette demande expresse, sonder la réactivité des autorités algériennes dans ce domaine où les Français misent beaucoup sur le rôle de l’Algérie afin de ne plus avoir de doutes à l’heure où les relations politiques algéro-françaises restent si précaires, voire menacées par la montée des discours anti-français à Alger, sous l’impulsion de l’actuel pouvoir qui, face à l’exacerbation de la crise, fait dans la surenchère nationaliste et invoque l’«ennemi d’hier». La référence au «novembrisme» couplé à un «badissisme» agressif dans le discours officiel, appuyée par une campagne de défrancisation de l’enseignement supérieur, n’est pas faite pour rassurer le premier partenaire de l’Algérie.
S. N.
Comment (46)