Visas : les hommes d’affaires algériens dans le viseur des autorités chinoises
Par Tahar M. – La Chine vient d’imposer de nouvelles conditions aux hommes d’affaires algériens pour l’octroi des visas, a-t-on appris de sources généralement bien informées. Désormais, le candidat devra se présenter lui-même en compagnie d’un agent de la Chambre de commerce pour prendre ses empreintes, indiquent nos sources.
Cette mesure intervient au moment où l’Algérie vit une de ses crises politiques les plus délicates de son histoire depuis l’indépendance. Sous couvert d’une lutte «sans merci» contre la corruption, le régime s’est adonné à une chasse aux sorcières sans précédent après la démission forcée de l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika. De nombreuses voix se sont élevées, ces derniers jours, notamment sur les réseaux sociaux et à partir de l’étranger, pour réclamer l’ouverture des dossiers des crimes économiques commis par l’entourage immédiat du chef d’état-major de l’armée épargnés par la justice aux ordres.
La Chine est une destination privilégiée pour les hommes d’affaires, importateurs et industriels, qui s’y approvisionnent en matière première et en intrants dans des secteurs variés, notamment celui de l’électronique.
Les nouvelles mesures prises par les autorités consulaires chinoises ternissent un peu plus l’image de l’Algérie, un pays où, pourtant, ce géant économique mondial a bénéficié de nombreux marchés juteux dans le domaine du bâtiment et des travaux publics, accaparant les plus grands projets, dont la Grande Mosquée d’Alger et les programmes de logements sociaux lancés depuis l’avènement de Bouteflika au pouvoir, en 1999, et qui se poursuivent à ce jour.
Il reste à savoir si ces nouvelles mesures imposées par Pékin ont été prises en concertation avec les autorités algériennes et si elles sont provisoires ou définitives. On ne sait pas, non plus, si des négociations secrètes ont lieu entre le pouvoir illégitime et des puissances étrangères dans le but d’assurer un soutien des capitales influentes pour la sauvegarde du système Bouteflika et le maintien du statu quo.
T. M.
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