Loi sur les hydrocarbures : l’état-major de l’armée panique et convoque Bedoui
Par Kamel M. – Le vice-ministre de la Défense a convoqué le Premier ministre, Noureddine Bedoui, dans l’urgence, hier samedi, soit la veille de la présentation de la loi sur les hydrocarbures devant l’APN, selon le journaliste exilé à Londres Saïd Bensedira, qui affirme tenir l’information de sources sûres. Rien n’a filtré sur la discussion qu’il y a eu entre les membres de l’état-major de l’armée et le Premier ministre, mais il semblerait que ce dernier se serait fait sonner les cloches par un Gaïd-Salah de plus en plus isolé.
Les manifestants ont exprimé leur rejet catégorique de ce projet de loi concocté par Chakib Khelil et ressorti du fonds du tiroir où l’avait laissé l’ancien président de la République suite à la vive polémique qu’il avait suscitée, y compris au sein du gouvernement, à l’époque. Au moment où nous rédigeons ces lignes, de gigantesques manifestations ont lieu dans la capitale pour bloquer cette loi qui compromet la souveraineté du pays et qui risque de mettre le feu aux poudres, alors que le pouvoir illégitime peine à faire taire la colère des millions d’Algériens qui réclament son départ immédiat et sans condition.
De nombreux observateurs avertis sont intrigués par cette précipitation du gouvernement à vouloir faire passer cette loi controversée qui suscite moult interrogations. Deux projets de loi d’une importance extrême seront, en effet, présentés devant un Parlement non reconnu par le peuple à deux mois d’une élection présidentielle, elle-même rejetée par les millions de citoyens qui manifestent contre le régime depuis huit mois.
La loi de finances 2020 et la loi sur les hydrocarbures ne sont pas du ressort d’un gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes, d’un chef d’Etat intérimaire et, encore moins, d’un vice-ministre de la Défense, protestent les Algériens qui accusent les tenants du pouvoir actuels de «haute trahison». Un sentiment partagé par tous les manifestants à travers les quarante-huit wilayas du pays qui ont scandé d’une seule voix, ce vendredi : «Vous avez vendu le pays, espèces de traîtres !» allusion aux concessions faites aux firmes étrangères à travers l’octroi d’importants gisements d’hydrocarbures pour leur exploitation, selon des conditions défavorables à l’Algérie et la suppression de la règle 51/49.
Gaïd-Salah va-t-il faire machine arrière et annuler le vote de la loi au risque de fâcher les bénéficiaires étrangers dont il escomptait le soutien en contrepartie du bradage des richesses nationales ?
K. M.
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