Gaïd-Salah a fait arrêter Tliba en Tunisie après avoir fait séquestrer sa mère
Par Abdelkader S. – Des sources informées ont indiqué que l’arrestation de Baha-Eddine Tliba a été opérée dans la ville tunisienne de Nabeul. Le chef d’état-major de l’armée a, en effet, envoyé des agents des services secrets qui ont procédé à l’interpellation et au transfert du député déchu à Alger et avait, auparavant, donné l’ordre de séquestrer sa mère et son frère pour faire pression sur lui et le pousser à se rendre et, surtout, à ne pas divulguer les secrets compromettants qu’il détient.
Nos sources croient savoir que les autorités tunisiennes étaient au courant de l’opération et auraient donné leur aval. On ne sait pas, cependant, si la présence de Tliba à Nabeul a été signalée par les services de sécurité tunisiens à leurs homologues algériens ou si ces derniers ont réussi à le repérer dans cette ville balnéaire du nord-est de la Tunisie.
Nos sources affirment que Tliba n’a pas pu quitter le territoire tunisien qu’il a gagné par la frontière terrestre de façon clandestine. De ce fait, il lui était impossible de se rendre dans un pays européen pour s’y réfugier. Cet homme d’affaires controversé a défrayé la chronique en refusant de répondre à la convocation de la justice, conditionnant sa présentation devant le juge par l’acceptation par le tribunal d’Annaba d’une plainte qu’il comptait déposer contre les fils du général Ahmed-Gaïd Salah dont il est l’associé dans plusieurs affaires de détournement, d’abus de pouvoir, de trafic d’influence et de corruption.
Toujours selon nos sources, l’arrestation de Baha-Eddine Tliba «est un coup d’épée d’ans l’eau, en ce qu’il ne permettra pas à Gaïd-Salah et aux officiers véreux dont il a révélé les méfaits de faire taire ce témoin gênant». En effet, apprend-on, de nouvelles révélations seront faites dans les heures et les jours qui vont suivre par le porte-parole de cet ancien député, Saïd Bensedira, journaliste et lanceur d’alerte, qui a pris sur lui de dénoncer les hauts gradés ripoux que des intérêts étroits unissent à Gaïd-Salah et à ses fils et son gendre coopté par son omnipotent beau-père à l’ambassade d’Algérie de Paris.
«Si les autorités tunisiennes sont derrière l’arrestation de Tliba, cela voudra dire qu’elles se seraient liguées avec le régime illégitime en Algérie contre la volonté des millions de citoyens qui réclament le départ des symboles du système Bouteflika et l’ouverture d’une ère démocratique nouvelle», soulignent nos sources, en ajoutant qu’«une complicité tunisienne dans cette affaire signifierait que le nouveau pouvoir en Tunisie n’est que la façade factice d’une fausse démocratie et serait lui-même le prolongement du régime Ben Ali que le peuple tunisien a fait tomber grâce à la Révolution du jasmin». «Si elles (les autorités tunisiennes, ndlr) ne le sont pas, Gaïd-Salah aurait, dans ce cas, entraîné notre pays dans une grave atteinte à la souveraineté d’un Etat voisin et ami», concluent nos sources.
A. S.
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