Le Mouvement populaire algérien est-il en train de s’étendre à la Palestine ?
Par Tahar M. – Après s’être étendu au Liban où des manifestations ont lieu pour réclamer la chute du régime corrompu de Saâd Al-Hariri, la vague de contestation semble s’étendre jusqu’en Palestine. En effet, des voix s’élèvent pour réclamer des comptes au président Mahmoud Abbas et à son gouvernement sur des affaires de détournement et de corruption et menacent de recourir à la rue pour exiger le changement du système politique qui régit le pays de façon inchangée depuis la déclaration de l’Etat de Palestine.
C’est la première fois que les Palestiniens, jusque-là focalisés sur le combat pour la libération du pays du joug colonial israélien, pourraient retourner leur Intifadha contre leurs propres gouvernants, accusés de profiter de la situation pour «faire des affaires sur le dos du peuple palestinien».
De nombreuses sources palestiniennes, notamment des opposants vivant en Algérie, affirment, en effet, que la situation qui prévaut au Proche-Orient et le conflit israélo-palestinien, qui perdure depuis des décennies, sont devenus une source d’enrichissement pour certains responsables palestiniens qui profitent des nombreuses aides internationales détournées à des fins personnelles. Il en serait de même pour certains diplomates qui transformeraient la cause palestinienne en fonds de commerce.
Les Palestiniens, qui se considèrent comme le peuple le plus proche des Algériens, ne pouvaient donc pas ne pas s’imprégner du Mouvement de contestation populaire algérien qui a marqué tous les esprits par son caractère pacifique et civilisé et qui est en voie d’être couronné par une victoire sur le régime en place, prolongement du système autocratique de Bouteflika, incarné aujourd’hui par le général octogénaire Ahmed Gaïd-Salah.
Le Hirak algérien est en train de s’étendre petit à petit à de nombreux pays du Moyen-Orient et fait craindre une «contagion» chez nos voisins directs, notamment le Maroc où la mèche du soulèvement du Rif est loin d’avoir été éteinte. Le récent malaise créé dans cette monarchie, après les déclarations de l’ancien ministre des Affaires étrangères Salah-Eddine Mezouar, est un signe qui ne trompe pas : le régime de Mohammed VI s’attend à la révolte inéluctable d’un peuple marocain lassé par un système inégalitaire et oppressif qui le prive de jouir de ses richesses.
T. M.
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