Forte mobilisation et large suivi de la grève des syndicats autonomes
Par Mounir Serraï – La grève à laquelle a appelé la Confédération des syndicats autonomes (CSA), en soutien au mouvement populaire pacifique, a été largement suivie. Plusieurs secteurs ont été paralysés à l’instar de celui de l’éducation nationale. A Alger comme dans les wilayas de l’intérieur du pays, de nombreuses écoles n’ont pas fait cour en raison de cette grève par laquelle la CSA voulait réaffirmer sa totale adhésion aux revendications du Hirak exigeant une période de transition avant le retour au processus électoral.
La confédération composée d’une vingtaine de syndicats autonomes représentant essentiellement l’éducation nationale, la santé et l’administration publique, a également observé des rassemblements et des marches dans plusieurs wilayas. A Alger, un sit-in a été organisé au niveau de la place des Martyrs où les syndicalistes ont été rejoints par des militants politiques et des citoyens, scandant des slogans contre le recyclage du système à travers les «résidus du clan». Plusieurs responsables de syndicats autonomes, à l’instar de Lyes Merabet, Sadek Dziri et Messaoud Boudiba, ont pris part au rassemblement d’Alger.
Opposés à la présidentielle du 12 décembre, la CSA a déjà réitéré son appel pour un dialogue constructif sur la période de transition. Des militants des droits de l’Homme, tels que Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, ont participé à la marche organisée par ce regroupement syndical dans la wilaya de Béjaïa. Des militants politiques et des députés, notamment du Parti des travailleurs, ont également pris part à cette action d’appui au Hirak qui se bat inlassablement depuis le 22 février pour le changement du système.
Totalement acquise aux idéaux du Mouvement populaire qui réclame une véritable démocratisation du pays, la CSA a apporté sa contribution en proposant des solutions de sortie de crise à travers un processus constituant et un gouvernement de personnalités nationales. Dans ses propositions, la confédération a exigé le départ de l’actuel gouvernement dirigé par Noureddine Bedoui. Elle a vivement protesté contre le projet de loi sur les hydrocarbures et le projet de loi de finances pour 2020, estimant qu’«un gouvernement illégitime n’a pas le droit de décider de l’avenir du pays, qu’il soit économique ou autre».
M. S.
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