Révélations sur l’agression de Sadi par des agents des services de Gaïd-Salah
Par Abdelkader S. – Le guet-apens tendu à l’ancien président du RCD à Marseille par deux individus, dont un a été identifié, ressemble, à s’y méprendre, à celui dont a été victime le général à la retraite Khaled Nezzar à Paris. «Les termes vociférés par les deux agresseurs et le modus operandi sont exactement similaires», ont relevé des sources informées.
Saïd Sadi a été harcelé dans une rue de la ville phocéenne par deux nervis qui le filmaient pendant qu’il accélérait le pas pour les éviter, avant de ralentir et de les aborder pour leur demander de cesser leur «cinéma». Mais ces derniers, missionnés par les mêmes commanditaires que ceux qui ont chargé un agent d’insulter l’ancien ministre de la Défense à l’aéroport de Paris et de diffuser la vidéo sur les réseaux sociaux, ont poursuivi leur action en se mettant dans la peau de la victime, criant à l’adresse de leur «proie» d’arrêter de les «empêcher de s’exprimer».
«Plusieurs indices trahissent l’identité de ceux qui ont monté ce traquenard à Saïd Sadi en France», notent nos sources qui expliquent qu’«en citant le nom des généraux Nezzar et Toufik, les deux individus se sont clairement identifiés comme des agents envoyés par les services à la solde de Gaïd-Salah après que Sadi eut publié un livre dans lequel il compare le chef d’état-major aux dictateurs Mussolini et Saddam».
«Il ne faut pas se tromper, ajoutent nos sources, les propos provocateurs tenus par l’agresseur qui reprochait à Saïd Sadi d’avoir soutenu les deux généraux en question en 1992, l’un emprisonné et l’autre condamné dans une parodie de procès, sont moins le signe d’une appartenance à l’obédience islamiste extrémiste qu’une manœuvre à travers laquelle le commandement militaire tente, depuis le début du Mouvement populaire, de faire accroire à une approche de l’armée soi-disant pacifique différente de celle qui prévalait durant les années 1990». «En effet, expliquent nos sources, Gaïd-Salah avait, dès les premiers jours du Hirak, actionné des agents infiltrés parmi les manifestants pour détourner la colère des citoyens vers l’ancien ministre de la Défense nationale afin de faire oublier l’essentiel, à savoir le coup d’Etat qu’il venait d’opérer en douce contre le président Bouteflika et de camoufler la dictature qu’il était en train de mettre en place petit à petit».
«L’agression contre Saïd Sadi à Marseille révèle le degré d’ignominie de ce régime et met à nu sa capacité de nuisance contre tous ceux qui s’opposent à lui, y compris hors des frontières», confient nos sources qui se disent convaincues que Gaïd-Salah et ses services «iront encore plus loin dans leur infamie et ne reculeront devant rien pour sauver leur peau».
A. S.
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