Le ministre de l’Intérieur traite les citoyens d’homosexuels et de traîtres
Par Mohamed K. – Le ministre de l’Intérieur dans le gouvernement non reconnu de Noureddine Bedoui a commis un grave dérapage, ce mardi, au tout aussi illégitime Conseil de la nation. «[Ceux qui manifestent] sont des homosexuels, des traîtres et des mercenaires à la solde de l’ancienne puissance coloniale», a-t-il déclaré, toute honte bue.
Le ministre reprend le même langage insultant et menaçant que le chef d’état-major de l’armée qui devait, lui aussi, prononcer un discours aujourd’hui, selon certaines sources. Il emboîte ainsi le pas à son collègue de la Justice qui remerciait «mille fois» le général Gaïd-Salah de l’assurer de sa protection et de sa bénédiction dans son acharnement judiciaire à l’encontre des citoyens qui manifestent contre les résidus du système corrompu de Bouteflika dont il est l’émanation.
Le pouvoir tombe le masque et dévoile la haine viscérale qu’il voue au peuple qui refuse de se soumettre à son diktat et qui exige qu’il soit mis fin au régime archaïque qui freine tout progrès dans le pays. Le dérapage verbal de Salah-Eddine Rahmoune n’étonne personne, en ce sens qu’il étaye les mesures répressives et arbitraires que le pouvoir ne cesse de prendre depuis le soulèvement populaire pacifique. Les arrestations ont atteint des proportions jamais égalées ces derniers jours, jusqu’à s’étendre à tout internaute qui publie des contenus hostiles à la poignée de généraux et de responsables politiques indésirables qui ont pris en otage tout un pays.
Il en est ainsi de deux membres de la direction du Mouvement pour la jeunesse et le changement (MJC), interpellés ce mardi matin à Boukadir, dans la wilaya de Chlef, pour des publications sur Facebook et pour les empêcher de se rendre à Alger, en vue d’y déposer une plainte conte le chef d’état-major de l’armée pour violation de l’article 55 de la Constitution, selon Rachid Nekkaz, qui s’exprimait à partir de la ville espagnole d’Alicante.
Les propos insultants tenus par le ministre de l’Intérieur devant des sénateurs indolents auront pour effet de creuser encore plus le fossé qui sépare les tenants du pouvoir illégitime et le peuple majoritaire, déterminé à éradiquer ce système moribond et à faire dégager ses symboles tôt ou tard.
M. K.
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