Les Algériens en masse et d’une seule voix : «Il n’y aura pas de vote le 12 décembre !»
Par Mounir Serraï – Les Algériens se sont massivement mobilisés à travers toutes les villes du pays pour marquer ce 42e vendredi de manifestation, et qui constitue, par ailleurs, le dernier vendredi avant la date de la tenue de l’élection présidentielle, le 12 décembre.
Les masses populaires qui sont sorties dans les rues des différentes villes du pays pour réitérer leur rejet total des élections prouvent, encore une fois, la détermination du peuple algérien à arracher le changement réclamé dès le début du Hirak, en février dernier. Les Algériens disent ainsi haut et fort non à ces élections et non au recyclage du système. Les portraits des candidats barrés ont été exhibés par des manifestants qui considèrent qu’on est encore dans le cinquième mandat.
De Bab El-Oued à la Grande Poste, la rue est noire de monde, comme on ne l’a jamais vue. Aussi, de Sacré Cœur à Place Audin, du 1er-Mai à la place Sofia, les artères et même les rues parallèles sont bondées de manifestants qui scandent des slogans hostiles au chef de l’état-major de l’ANP. Les Algérois ont ainsi bien réaffirmé leur rejet total de ces élections imposées par le pouvoir et marqué ce dernier vendredi du Hirak avec l’élection présidentielle.
Face à un dispositif sécuritaire qui demeure imposant, les manifestants ont crié leur soif de liberté et de justice et réclamé haut et fort la libération de tous les détenus d’opinion. «Makache intikhabat mâa el-issabate (pas d’élections avec les gangs)», «Dawla madania machi askaria (Etat civil et non militaire)», «Djazair hora dimocratia (Algérie libre et indépendant)» sont autant de slogans scandés par les manifestants à Alger mais aussi dans les autres villes du pays qui réaffirment leur détermination à aller jusqu’au bout de leurs revendications, à savoir faire partir tous les symboles du régime Bouteflika et l’instauration d’une nouvelle Algérie démocratique.
A Audin, ce sont les familles des détenus d’opinion, soutenues par des associations et les réseaux de lutte contre la répression, qui se sont mobilisées. Elles ont exposé les photos des figures du Hirak qui se trouvent en prison, avec la date de leur arrestation. Le Comité national pour la libération de Lakhdar Bouregâa a été également mobilisé. Les manifestants ont répondu aux accusations du pouvoir selon lesquelles le Hirak est infiltré par des «éléments subversifs», en dénonçant de «nouvelles tentatives de semer les germes de la division».
M. S.
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