L’actuel chef de la diplomatie Sabri Boukadoum futur Premier ministre ?
Par Karim B. – Le protocole a été complètement chambardé lors de la cérémonie d’investiture d’Abdelmadjid Tebboune, ce jeudi matin au Club des Pins. Un protocole qui, néanmoins, envoie des signaux politiques subliminaux dont un concerne Sabri Boukadoum, qui pourrait préluder une possible annonce dans les toutes prochaines heures.
Le message le plus fort est perceptible dans la position de chaque dignitaire du régime ayant assisté à ce rendez-vous que de nombreuses chaînes étrangères ont suivi en direct. Le chef d’état-major de l’armée a occupé la place centrale, reléguant les deuxième et troisième hommes de l’Etat, le président du Conseil de la nation et le président de la chambre basse du Parlement, au second rang. Flanqué de tout son état-major, le général Gaïd-Salah a eu droit aux remerciements prioritaires du chef de l’Etat intérimaire qui a consacré une bonne partie de son discours au chef de l’armée, applaudi par ses pairs à chaque fois que son nom était cité par l’orateur dont ce devrait être la dernière apparition publique, à moins qu’il reprenne son siège à la tête du Sénat.
A gauche de l’omnipotent Gaïd-Salah un Premier ministre crispé, comme faisant ses adieux, et à sa droite un ministre des Affaires étrangères très à l’aise, présenté sans doute comme le successeur de Noureddine Bedoui par sa posture affirmée et détendue aux côtés de l’homme fort du moment. Sabri Boukadoum va-t-il diriger le gouvernement ? La question se pose d’autant plus qu’il a été placé au centre de la salle du Palais des nations où Abdelmadjid Tebboune prenait officiellement ses nouvelles fonctions de chef de l’Etat en remplacement d’Abdelaziz Bouteflika.
L’ancien représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies devrait, s’il était nommé Premier ministre, faciliter un retour progressif de l’Algérie dans le concert des nations, après un isolement qui l’a écartée des plus grandes décisions internationales depuis le déclenchement de la crise politique en Algérie, doit-on penser en haut lieu. Il va de soi que les partenaires étrangers devront composer avec le nouveau Président, aussi mal élu soit-il, et son gouvernement qui, s’il est dirigé par un diplomate au carnet d’adresses rempli, contribuerait à faire rejouer à l’Algérie le rôle qui était le sien par le passé dans la très complexe politique internationale, surtout que la nouvelle équipe dirigeante démarre avec un sérieux handicap, celui de son illégitimité au vu du taux d’abstention record enregistré lors de la présidentielle du 12 décembre.
H. A.
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