L’Algérie finance-t-elle indirectement des milices armées en Syrie sans le savoir ?
Par Nabil D. – Des sources informées ont indiqué à Algeriepatriotique que, «durant toutes ces dernières années et depuis le déclenchement du conflit syrien, l’Algérie finançait les groupes armés dans ce pays, sans le savoir». En effet, expliquent nos sources, «l’Institut du monde arabe organisait et finançait des manifestations sous couvert de soutien aux enfants syriens, les fonds transitaient par des extensions de ces groupes d’opposants à Londres qui activent toujours sous couvert d’associations de soutien au peuple syrien».
«Parmi les responsables de ces associations se trouve un Syrien qui était le directeur de la bibliothèque de l’Institut du monde arabe dans les années 2000, un proche du Maroc et opposant à toutes les positions de principe de la diplomatie algérienne sur les questions internationales, notamment sur la question sahraouie», révèlent nos sources, selon lesquelles «l’ambassade d’Algérie ne devait pas ignorer ce fait, d’autant qu’elle est membre du Conseil d’administration de l’IMA depuis les ambassadeurs Mohamed Ghoualmi, Missoum Sbih et Abdelkader Mesdoua».
«L’Algérie est l’un des rares pays qui financent cette institution en dehors des monarchies du Golfe qui y trouvent leur intérêt, tandis que le Maroc exonéré et bénéficie, ainsi, lui aussi, du financement fourni par notre pays», regrettent ces sources.
En décembre 2016, l’ancien ministre français de la Culture et actuel directeur de l’Institut du monde arabe, Jack Lang, avait encouragé la tenue d’un rassemblement des fonctionnaires de cette institution en «solidarité avec Alep» et au cours duquel des slogans hostiles à Bachar Al-Assad et à Poutine avaient été scandés. Cette manifestation s’inscrivait dans le prolongement des centaines de rassemblements en faveur des «rebelles» syriens organisés par la France à travers son territoire. L’IMA était allé même jusqu’à publier sur son blog une lettre ouverte intitulée «Sauver Alep», adressée au chef de l’Etat français. En agissant de la sorte, cette institution financée en euros par l’argent des contribuables algériens confirmait à tous ceux qui en doutaient encore son alignement total sur la ligne diplomatique contraire aux principes de non-ingérence et de soutien aux causes justes défendues par l’Algérie.
Les auteurs de cette lettre, à laquelle le quotidien Libération avait fait beaucoup de publicité, demandaient «l’ouverture de la frontière turque et la création d’une large zone d’exclusion aérienne, partout où les civils sont en péril» et réclamaient que Paris inscrivît ce point à l’ordre du jour dans ses discussions avec Ankara. «Il faut imposer, sans condition, la levée de tous les sièges et la liberté de circulation pour les convois humanitaires, requises dans les résolutions de l’ONU, et organiser, sans délai, des largages de vivres et de médicaments sur les quartiers affamés. Il convient, enfin, d’associer aux consultations le Haut Comité des négociations représentant l’opposition au régime, sans laquelle le peuple syrien n’aurait pas voix au chapitre», insistaient-ils.
Le directeur de l’IMA soutenait ainsi que seuls les «rebelles peuvent regagner le terrain conquis par Daech et ensemencer les terres brûlées par Al-Assad». «Et qui d’autre que leurs enfants sauraient dans un futur proche construire une Syrie libre et pacifique ?» s’interrogeaient-ils, feignant oublier que les «rebelles» dont ils parlent se recrutent essentiellement dans les rangs de Daech et d’Al-Qaïda.
N. D.
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