Scandale : l’Algérie s’endette pour rafistoler l’acquisition d’Ould-Kaddour
Par Kamel M. – C’est le magazine des professions juridiques Le Monde du droit qui rapporte l’information. Sonatrach a dû emprunter 250 millions de dollars pour entretenir la raffinerie d’Augusta, en Sicile. «Allen & Overy Paris a conseillé The Arab Petroleum Investments Corporation (APICORP), une institution financière multilatérale de développement, dans le cadre de deux facilités de crédit d’un montant total de 250 millions de dollars à Sonatrach Petroleum Investment Corporation (SPIC), une filiale de Sonatrach SPA, la compagnie nationale algérienne pétrolière et gazière», indique le média spécialisé.
«La facilité de préfinancement bilatérale, d’un montant de 100 millions de dollars, a pour objet de financer la maintenance de la raffinerie de Sonatrach Raffineria Italiana, située à Augusta, en Sicile, que Sonatrach a acquise auprès d’ExxonMobil en décembre 2018», explique Le Monde du droit, qui précise que «la facilité syndiquée lettre de crédit d’un montant de 150 millions de dollars est utilisable pour financer l’acquisition de pétrole brut par Sonatrach Raffineria Italiana auprès de Saudi Aramco».
«La raffinerie d’Augusta est le premier investissement de Sonatrach en Europe. Ce complexe de raffinage intégré, qui est connecté aux principaux axes maritimes mondiaux à travers la mer Méditerranée, peut produire une large gamme de produits en aval, notamment de l’essence, distillats, mazouts, lubrifiants, asphaltes et produits chimiques», note le magazine qui souligne que «l’équipe d’Allen & Overy était pilotée à Paris par Adrian Mellor et Amine Bourabiat, assistés d’Aïda Lamrani Karim», lesquels «ont coordonné une équipe multidisciplinaire et internationale dirigée par Niels de Ru et Femke Bierman à Amsterdam et Stefano Sennhauser à Milan», tandis que «Bourabiat Associés est intervenu sur les aspects de droit algérien».
L’ancien directeur général de Schlumberger pour l’Afrique du Nord avait pourtant mis en garde, dans les colonnes d’Algeriepatriotique, l’Etat algérien sur ce scandale, en révélant que la compagnie américaine ExxonMobil essayait depuis plusieurs années de se débarrasser de sa plus grande raffinerie européenne à Augusta sans qu’elle puisse lui trouver un repreneur en raison de plusieurs facteurs. Hocine-Nasser Bouabsa évoquait, notamment, la surcapacité par rapport à la demande en carburant en Europe, la vétusté de la raffinerie construite en 1949, l’emplacement de la raffinerie dans une région très polluée et la réaction de l’opinion publique locale, qui réclame la fermeture pure et simple de ladite raffinerie pour des raisons écologiques.
L’expert signalait, par ailleurs, des ramifications entre les syndicats et la mafia qui causent un facteur de coût supplémentaire non négligeable au détriment de la rentabilité et la délocalisation par beaucoup d’acteurs majeurs du raffinage, comme ExxonMobil et Total, de leurs activités en dehors de l’Europe.
Hocine-Nasser Bouabsa indiquait, en outre, qu’étant vieille de 70 ans la raffinerie Esso est en fin de cycle, en se référant à des sources qui affirment qu’elle doit fermer définitivement dans onze ans, en concluant que «le peuple et l’Etat algériens n’ont aucun intérêt dans l’acquisition de cette raffinerie».
K. M.
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