Silence radio de Doha après l’expulsion manu militari du directeur d’Ooredoo
Par Nabil D. – Le silence des autorités qataries après l’expulsion manu militari du directeur général de l’opérateur de téléphonie mobile Ooredoo, l’Allemand Nicolai Beckers, suscite de nombreuses interrogations. Au moment où de nombreux observateurs s’attendaient à une crise diplomatique entre Alger et Doha suite à cette décision éminemment politique prise par le chef de l’Etat en personne, il s’avère que l’affaire a été passée sous silence dans les médias qataris qui semblent avoir été instruits de faire le blackout total s’agissant de ce renvoi, aussi inattendu qu’inédit, même s’il y a eu un antécédent mais différent car justifié par le comportement suspect de l’Autrichien Hendrik Kasteel.
Ces observateurs estiment que trois raisons possibles pourraient expliquer ce silence. «Il se peut que les autorités qataries aient préféré ne pas amplifier la crise et éviter d’entrer dans une confrontation avec l’Algérie dans ce contexte difficile marqué par une guerre de positionnement dans la région», font remarquer ces observateurs qui mettent en avant le dossier libyen, notamment, «où les enjeux sont autrement plus importants que le simple sort réservé au directeur d’une entreprise économique qui peut être remplacé sans incidence sur son fonctionnement», expliquent ces sources qui n’excluent pas que la mesure de licenciement de près de mille employés soit abandonnée pour éviter d’envenimer la situation «quand bien même la décision des autorités politiques algériennes est considérée comme une grave ingérence dans la gestion interne d’une entité commerciale à capitaux étrangers».
D’autres sources ne sont pas de cet avis et «flairent» dans cette absence de réaction des très arrogants Al-Thani une riposte qui serait en préparation. De quelle nature ? Quand ? Comment ? «On ne peut savoir comment le Qatar pourrait réagir à ce qu’ils ne peuvent considérer que comme une offense au régime de Doha qui n’est pas habitué à être traité de la sorte, lui qui est habitué à dominer le monde depuis plus de vingt ans, en plaçant ses fonds souverains dans les plus grands pays et en y investissant à outrance dans des domaines divers», notent ces sources qui appellent à la «vigilance» car «les Qataris sont connus pour leurs coups tordus». «On a vu comment Doha a transformé plusieurs pays arabes en ruines avec le printemps arabe et comment ils continuent de manœuvrer avec le régime turc pour imposer les Frères musulmans dans la région», relèvent encore ces sources.
N. D.
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