Les nostalgiques de l’Algérie française s’acharnent sur le défunt Hervé Bourges
Par Houari A. – Comme il fallait s’y attendre, le décès de l’ami de l’Algérie Hervé Bourges ne pouvait pas ne pas susciter les réactions haineuses des nostalgiques de l’Algérie française qui se sont acharnés sur lui sans retenue dès l’annonce de sa mort. Dans un article au vitriol, un de ces Français aigris énumère – malgré lui – les actions honorables de l’ancien secrétaire de rédaction de Témoignage Chrétien qu’il juge, de son point de vue, «anti-français». Par «actes anti-français», les extrémistes de droite français insinuent le militantisme du défunt en faveur de la cause juste qu’était la Guerre de libération nationale.
L’article en question rappelle à juste titre – même s’il est émaillé d’épithètes rancuneuses –, qu’Hervé Bourges, ancien résistant, a soutenu «à fond» le FLN. Edmond Michel, le ministre de la Justice de l’époque, l’a appelé à son cabinet en 1960 pour succéder à Joseph Rovan, lui-même partisan de l’indépendance de l’Algérie, écrit le journaliste. «Dans ce domaine, Hervé Bourges est chargé des relations avec les chefs du FLN, dont Ben Bella, détenus à l’île d’Aix puis au château de Turquant. Outre cette fonction, il a la responsabilité de la préparation des dossiers de grâce des assassins du FLN condamnés à mort», précise l’auteur de l’article qui rappelle ainsi aux Algériens le rôle joué par cet homme durant la Révolution armée.
«Il s’occupe, en particulier, du cas d’Ahmed Bencherif», souligne l’auteur du «pamphlet», qui rappelle, par la même, les hauts faits de guerre de ce moudjahid qui «ultérieurement réfugié en Tunisie, est envoyé par la direction du FLN mettre de l’ordre en Algérie dans la wilaya IV». «Edmond Michelet, sur des conclusions préparées par Hervé Bourges, demande la commutation de sa peine devant le Conseil supérieur de la magistrature bien que Michel Debré et Pierre Messmer, ministre des Armées, aient respectivement indiqué sur le dossier [que] ce félon mérite la mort». On apprend ainsi qu’Hervé Bourges a tenu tête à deux membres du gouvernement et pas des moindres.
«La commutation est refusée. Il ne reste plus que le recours en grâce auprès de De Gaulle. C’est alors qu’Hervé Bourges fait disparaître le dossier judiciaire de Bencherif», note encore l’auteur de l’article qui rappelle que Ben Bella, par reconnaissance, l’a nommé dans son cabinet en octobre 1962 et qu’il a acquis la nationalité algérienne moins d’une année plus tard.
Un vibrant hommage a été rendu au défunt par l’Algérie qui a salué son combat libérateur dans le cadre de ses fonctions dans les rouages de l’Etat colonial français.
H. A.
Comment (18)