Le général Abdelaziz Medjahed : «Toufik et Tartag sont des hommes de qualité»
Par Mohamed K. – Le général Abdelaziz Medjahed n’a pas tari d’éloges sur les deux anciens patrons des services de renseignement, aujourd’hui emprisonnés sur ordre de Gaïd-Salah. «Les parcours des généraux Toufik et Tartag présentent de nombreuses similitudes», a affirmé le responsable des questions sécuritaires à la présidence de la République, dans un entretien à El-Blaid TV en septembre 2015.
Le général à la retraite, qui a occupé de nombreux postes de commandement, a affirmé que les deux hommes appartiennent à deux générations différentes mais «partagent le même engagement patriotique». «Le général Toufik a rejoint la Révolution armée et le MALG sous la direction d’Abdelhafid Boussouf pour libérer le pays et le général Tartag a rejoint les services des renseignements après l’indépendance, du temps de Kasdi Merbah, pour construire les intérêts nationaux», a souligné Abdelaziz Medjahed qui décrit deux officiers «engagés» et «compétents», en précisant que «si Tartag a été désigné par Toufik pour remplacer le défunt général Smaïn Lamari à la tête de la sécurité intérieure, c’est parce qu’il a des qualités». «Il n’est pas seulement question de dossiers, mais d’engagement et de compétence», a-t-il insisté. «J’ai travaillé avec lui dans les années 1970 à Béchar, c’est un intellectuel doté d’une grande culture générale», a-t-il encore dit.
Le général Abdelaziz Medjahed a estimé que les services des renseignements «doivent être dirigés par un civil comme dans les pays développés», en indiquant que les différentes institutions doivent obéir à une «structuration naturelle qui dépasse les simples prérogatives» de telle direction ou département ou tel autre.
En 2015, le général Abdelaziz Medjahed attirait déjà l’attention sur la nécessité d’assurer la relève au sein du haut commandement de l’armée, en expliquant que le départ de l’ancien chef d’état-major de l’ANP, le défunt général Mohamed Lamari, en 2004 n’était pas un limogeage mais une demande de mise à la retraite tout à fait ordinaire qu’il avait lui-même soumise au président Bouteflika. «Il avait d’ailleurs précisé devant les journalistes quelque temps plus tôt qu’il souhaitait se reposer. «Preuve en est qu’il est décédé quelques années plus tard» d’une crise cardiaque.
«Il en est de même pour le général Ahmed Boustila qui a passé quinze ans à la tête de la Gendarmerie nationale», a-t-il encore affirmé. Le général Gaïd-Salah était à sa onzième année en tant que chef d’état-major de l’armée au moment de l’interview, et il est difficile de ne pas voir une allusion à celui qui mourra trois ans plus tard, à l’âge de 80 ans, et toujours en fonction.
Le général Abdelaziz Medjahed a, enfin, regretté que les fondements de l’Etat-nation «bâtis par l’Etoile nord-africaine en 1927» aient été «déstructurés par Chadli» jusqu’à provoquer les événements tragiques d’octobre 1988. «De 1962 à 1978, l’Algérie avait une vision, une stratégie, des principes, des valeurs, une volonté ; après 1978, tout cela a disparu», a-t-il conclu.
M. K.
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