Ce que prélude le remplacement du directeur de cabinet de la Présidence
Par Nabil D. – Le directeur de cabinet de la présidence de la République a été appelé à de nouvelles fonctions et n’assurera plus le «filtre» entre Abdelmadjid Tebboune et les différents responsables politiques et militaires. La fin de fonctions du diplomate, qui devrait être nommé à un nouveau poste à l’étranger, intervient au lendemain de la désignation de nouveaux conseillers à El-Mouradia, prélude à une série de nouveaux changements qui seront annoncés dans les jours et les semaines à venir.
Des sources informées expliquent ce chamboulement au sommet de l’Etat par un «besoin de cohésion au sein de l’équipe qui entoure Abdelmadjid Tebboune», d’autant que la plupart de ses collaborateurs actuels ont été cooptés par l’ancien chef d’état-major de l’armée, le général Gaïd-Salah, dont l’héritage devient un véritable boulet pour la nouvelle direction politique du pays qui continue de faire face à une contestation populaire toujours aussi effervescente, aggravée par une sérieuse crise économique qui se profile à l’horizon et qui peut, estiment des analystes, déboucher sur une explosion sociale.
«En encensant le Hirak, le président Tebboune lance des messages à peine voilés à ceux qui voudraient lui rappeler que s’il occupe le palais d’El-Mouradia, c’est grâce au commandement de l’armée qui, derrière Gaïd-Salah, a accompagné le système pour assurer sa régénérescence et étouffer les revendications populaires qui n’ont, jusqu’à présent, abouti qu’au remplacement d’un président-fantôme par un autre non imposé par la force de la présidentielle, contestée et largement boycottée, du 12 décembre 2019», expliquent nos sources.
Abdelmadjid Tebboune, en sa qualité de ministre de la Défense nationale et chef suprême des forces armées, conformément à la Constitution qui a servi d’argument à Gaïd-Salah pour faire barrage à la transition souhaitée par les citoyens au lendemain de la déchéance de Bouteflika, a toute latitude de démettre et de procéder à des changements au sein de l’institution militaire. Des changements qui tardent mais dont l’écho bruit sourdement dans les coulisses d’El-Mouradia et des Tagarins. «La tâche est malaisée pour le Président, mais dans ce choix cornélien et cet exercice périlleux qu’il s’apprête à opérer, il doit asseoir sa puissance en se débarrassant des boulets qui gênent sa démarche, car la mission qui lui échoit ne consiste pas à satisfaire les désidératas de ceux qui l’ont porté au pouvoir, mais de convaincre le peuple majoritaire, qui conteste sa légitimité, de sa capacité à faire de son mandat un pont entre le système actuel et la nouvelle République dont il affirme partager avec le Hirak l’ardent souhait de son avènement», soulignent nos sources.
N. D.
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