Boubakeur soutient Hafiz et confirme les tensions à la Grande Mosquée de Paris
Par Abdelkader S. – Après la divulgation de la teneur d’échanges téléphoniques que l’ancien recteur de la Mosquée de Paris a eus avec des membres proches de ce lieu de culte autour duquel beaucoup de bruit est fait depuis sa démission, Dalil Boubakeur a réagi dans une mise au point virulente dont Algeriepatriotique détient une copie. Ce dernier accuse, sans les nommer, «certains cercles qui ont pris l’habitude de grenouiller autour de la Mosquée pour y semer la zizanie et déstabiliser l’action de l’institution».
Dalil Boubakeur, qui s’en prend vertement à ceux qu’il qualifie d’«aventuriers sans scrupules liés à des officines ou à des individus peu recommandables», défend le «bon droit» de l’élection de son successeur «décidée à l’unanimité des membres présents et dans le strict respect des textes de la société des Habous», insiste-t-il, en soulignant que «cette élection n’a d’ailleurs été contestée par personne», bien qu’elle ait soulevé une tempête, des membres de l’instance dirigeante de la Mosquée de Paris ayant diffusé un long réquisitoire dans lequel ils ont dénoncé l’absence du point relatif au remplacement du recteur dans l’ordre du jour qui leur avait été adressé.
L’ancien recteur répond, par ailleurs, à notre article sur son éventuel retour à la tête de la Mosquée de Paris, qualifiant cette information de «fausse». «C’est, écrit-il, encore une fois, une tentative désespérée de déstabiliser cette honorable institution». Dalil Boubakeur, qui semble en vouloir à Algeriepatriotique de faire son travail d’informer l’opinion sur les coups de Jarnac et autres manœuvres qui se déroulent dans les coulisses de la Grande Mosquée de Paris, ignore-t-il qu’une série de questions a été adressée à Chems-Eddine Hafiz pour permettre à nos lecteurs de connaître l’autre son de cloche mais que ce dernier n’a à ce jour pas répondu, bien qu’il ait émis le vœu de s’exprimer dès son retour de son déplacement à Alger où il devait être reçu par le président Tebboune ?
Dalil Boubakeur s’emporte dans sa mise au point, qui «tient aussi lieu de mise en garde», contre de «vils détracteurs» à qui il dénie le droit de «dénigrer honteusement le recteur Chems-Eddine Hafiz et son directeur général», jugeant cette attitude «lamentable», tout en affirmant «se réserver le droit de les dénoncer publiquement, y compris devant les juridictions compétentes, si de telles pratiques persistaient».
L’ancien recteur ne fait donc que confirmer l’existence d’une guerre larvée au sein de la Grande Mosquée de Paris, telle que rapportée fidèlement par notre site dont les colonnes demeurent ouvertes à son successeur pour donner sa version des faits et faire connaître sa feuille de route à ses concitoyens algériens, après l’avoir largement exposée aux lecteurs français de L’Express.
A. S.
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