La primauté de l’économique sur l’humain ou les Zorro de l’écosystème
Par Saadeddine Kouidri – On finit par se demander si le monde de l’argent et du médicament cherche un vaccin pour préserver l’Homme de l’infection du Covid-19 ou pour faire plus d’argent. En attendant, la majorité des peuples se confinent tandis que les autres pratiquent l’immunité naturelle du laissez-passer, laissez-faire qui, dit-on, risque de coûter plus cher en vies mais pas en argent. La pandémie est en voie d’enterrer les guerres, sauf celle que livrent les adeptes du colonialisme et du nazisme pour spolier le reste de la terre de Palestine. Quelle honte d’entendre les dirigeants israéliens perfectionner les méthodes génocidaires appliquées sur leurs ancêtres !
Oui, Edwy Plenel, «on ne progresse que par l’entraide». Cela n’a jamais été le cas sur une aussi grande échelle que celle que nous vivons aujourd’hui. Ce moment, la Chine et Cuba donnent le tempo. La sortie de la Chine du confinement sans vaccin dérange les oligarques et les fait réagir. Ils oublient que nous écoutons un peu mieux les médecins qui disent depuis un bon bout de temps que les vaccins prescrits aux enfants contiennent des doses d’aluminium toxique tout en nous informant qu’aucun ne peut être totalement efficace s’il n’est spécifique à chaque individu.
Le biologiste Charles Darwin est le concepteur de la sélection naturelle où il observe que l’animal fort dévorait le faible. Par la suite, avec plus de dix autres années d’études, de voyages, d’observations et de documentation, il entrevoit des prémices du changement dans la nature, qu’il attribue aux balbutiements des instincts sociaux. Le plus fort commençait exceptionnellement à protéger le plus faible dans le monde animal. L’observation de ce timide revirement dans la nature est centrale chez Darwin, à l’instar de sa sélection naturelle qui n’est pas son opposée mais le reflet de son revers.
L’humanité détient pour la première fois dans son histoire deux options : celle qui s’imposait lors des pandémies, c’est-à-dire le laissez-passer, laissez-faire de la nature et la recommandation qui découle du séquençage du virus qui apparaît aux biologistes. Le séquençage du génome du Sars-CoV-2 découvert par les Chinois en décembre 2019 a été fait rapidement et aussitôt communiqué aux cercles scientifiques du monde, alors que le séquençage bacille de la peste, par exemple, n’a pu se faire qu’en 2018. C’est ce séquençage rapide qui donne une nouvelle option que l’immunisation naturelle aux conséquences terribles pour les peuples dépourvus de moyens de protection. Il permet aux scientifiques de faire les recommandations nécessaires pour se prémunir de l’infection. Dans le cas du Sars-CoV-2, c’est la distanciation sociale qui peut nous prémunir de ce nouveau virus qui ne se transmet d’une personne à une autre que par des gouttelettes microscopiques contenues dans l’air expiré de nos poumons en plus de la recommandation de se laver particulièrement les mains.
Quand la recommandation de la distanciation sociale qui permet l’immunisation naturelle est impossible à mettre en œuvre, le port du masque et le confinement partiel s’imposent comme des obligations civiques.
Les attitudes saugrenues de certains dirigeants occidentaux à l’exemple de Trump et de Macron sont factuelles et reflètent l’image du système politique de leur pays. Ils prouvent plus que jamais qu’ils sont à contre-courant du développement naturel de la vie. La vie est constituée de dizaines de milliards de cellules et de beaucoup plus de virus. Quand on sait que chaque cellule et chaque virus ont généalogiquement des dizaines de milliards d’années, on comprend que le domaine est compliqué et que la solution n’existe qu’avec un préalable simple et complexe à la fois, qui est la bonne santé, non seulement celle de l’individu, mais de toute la société et de son écosystème.
Le Sars-CoV-2 n’est pas simplement un agent double, politique ou économique. Il est un agent triple car il révèle à la fois le niveau économique politique et celui de la santé dans le monde.
La suspension de la contribution américaine à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le déconfinement pour le 11 mai en France sans test, l’offensive de l’Etat d’Israël, etc. illustrent les regrets de la bourgeoisie sur le choix de la majorité des peuples du monde aux recommandations scientifiques face au virus.
Le Sars-Cov-2 est apparu en République socialiste du Viêtnam le 23 janvier, qui n’a décidé du confinement qu’à partir du 1er avril après avoir observé la distanciation sociale. «Le Covid-19 aurait pu y faire des ravages. Pourtant, ce 11 avril, le Vietnam ne comptait que 258 cas déclarés et aucun décès, selon l’université américaine Johns Hopkins». Nous retenons cette information qu’il n’y a aucun décès dans ce pays de 96 millions d’habitants jusqu’au 11 avril 2020. C’est grâce à sa lutte victorieuse contre l’impérialisme franco-américain et la lutte à l’édification de leur chère patrie meurtrie par des milliers de tonnes de bombes empoisonnées pendant des décennies et à son expérience sur le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) de 2003 que le Vietnam est à ce niveau de performance malgré le peu de moyens matériels et particulièrement dans le secteur de la santé.
Pour comprendre la performance des Vietnamiens, il est nécessaire de répéter que cette République est socialiste. Le poète et militant algérien Jean Sénac définit le socialisme comme «le combat collectif pour le bonheur individuel», le fameux «un pour tous et tous pour un».
La propagation de cette infection planétaire révèle le régime politique à travers la conscience politique, l’expérience et le civisme des populations et particulièrement de l’état sanitaire. On constate que l’option du «laissez-passer, laissez-faire la nature» a toujours eu raison en premier des plus démunis et c’est pour cela qu’elle n’est pas définitivement écartée par les oligarques dont les neurones se nourrissent de l’eugénisme et non de civisme. La preuve est dans l’absence totale des Gafam qui sont les seules capables de prendre en main l’option de la distanciation sociale à travers le monde et la mener à bonne fin.
La dissonance qui ressurgit montre que la méthode pour juguler le virus reste la distanciation sociale qui s’avère impossible à mettre en pratique dans ce monde capitaliste et que le choix presque unanime sur le confinement partiel est remis en cause. La justification du déconfinement, sans masque, sans dépistage et sans traçage par celui de l’économie, n’a comme but que l’intérêt des oligarques.
La pandémie va donc prendre plus de temps et faire plus de mal, à moins qu’un «Hirak» confiné partiel se fasse à travers le monde ou un miracle qui survient lors du changement naturel des saisons n’interviennent pour mettre le virus en confinement provisoire naturellement.
S. K.
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