Illégitimité flagrante
Par Nouredine Benferhat – La rentrée parlementaire qui va voir revenir de nombreux députés issus de la fraude comme vient de l’avouer l’ancien ministre de la Justice, jettera une ombre de suspicion sur toute loi qui lui serait soumise.
L’opprobre jeté sur cette Assemblée composée de nombreux élus prévaricateurs issus d’une élection frauduleuse rend son illégitimité flagrante. S’auto-dissoudre par une démission collective lui permettrait de restaurer une honorabilité qui lui a toujours fait défaut. Geste qui la grandirait aux yeux des citoyens et épargnerait aux éléments sains de subir la flétrissure qui va marquer indélébilement ceux issus des partis politiques complices de la fraude à grande échelle. Ce sera là, pour les concernés, l’occasion, par cet acte, de faire preuve de responsabilité en rétablissant les valeurs à la fois de probité qui a déserté cette Assemblée ainsi qu’un retour au droit.
Droit, par la présence de magistrats, aurait dû être observé pour garantir des élections transparentes et non trafiquées, mais que le ministre de la Justice a allègrement piétinées.
Un Etat de droit doit veiller à sa stricte application. En effet, le droit et tous les phénomènes qui s’y rapportent, institutions, acteurs, cultures et normes, sont intimement liés à la démocratie, à son succès ou à son échec. En tant que principe, le droit s’impose aussi bien aux gouvernants qu’aux gouvernés.
Les liens entre la démocratie et le droit sont si nombreux et si étendus qu’il est facile de ranger tout ce qui a trait au droit sous la rubrique démocratie et inversement.
Le même souci de veiller au respect du droit doit irriguer le fonctionnement des partis politiques, dans cette période où semblent s’opérer des mutations. Il faut espérer que la nouvelle génération qui va animer les partis politiques développera une culture politique qui intègre le concept de la démocratie, définie comme le régime qui se fonde sur le principe de l’égalité des personnes et assoie dans son fonctionnement l’éthique de l’engagement et de la responsabilité comme règle incontournable.
Cette réforme fondamentale est nécessaire pour bannir les habitudes et réflexes anciens qui ont existé dans les partis godillots des pouvoirs successifs.
L’élu, armé des valeurs de la démocratie, sera plus sensible au sort de ses concitoyens et agira en fonction de l’intérêt général, c’est-à-dire assumer son travail d’élu en étant attentif aux abus de justice dont sont victimes certains citoyens et ne pas hésiter à les dénoncer ce qu’aucun député en exercice actuellement et faisant partie des partis majoritaires n’a fait jusqu’à présent.
Pratiquer le discours poli et argumenté et bannir le slogan et la langue de bois.
Veiller scrupuleusement à la bonne utilisation des deniers de l’Etat en combattant les tendances mégalomanes et la corruption.
Ces principes élémentaires ne sont pas exhaustifs de ce que doit être le rôle de l’élu, ni de ses missions, dont celle de veiller à la stricte application du droit et son respect par le pouvoir exécutif.
N. B.
Comment (8)