Condamnation en appel de Khaled Drareni : le RCD dénonce, l’élan de solidarité s’élargit
Par Mounir Serraï – «Le verdict rendu par la cour d’Alger dans l’affaire de Khaled Drareni, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche confirme la régression générale des libertés et la criminalisation de l’exercice de la citoyenneté consacré par la Constitution en vigueur», indique le RCD dans un communiqué rendu public ce mardi. «Intervenant à la veille d’une énième révision unilatérale de cette Constitution par les gestionnaires du statu quo, ces décisions nous rappellent que le viol de la loi est, d’abord, le fait des dirigeants officiels», souligne le parti.
«La condamnation de Khaled Drareni à deux années fermes restera gravée dans les mémoires et l’histoire comme l’une des pires instrumentalisations de la justice dans la gestion des conflits politiques et contre le comportement citoyen. Khaled Drareni est coupable d’avoir eu une attitude active et responsable dans l’intérêt du métier de journaliste et dans l’intérêt du pays», s’indigne le RCD.
Le journaliste Khaled Drareni a été condamné en appel à deux années de prison ferme. Le verdict a été rendu ce mardi par la cour d’Alger. En première instance, Khaled Drareni a été condamné à trois années de prison ferme. Sa peine a été donc réduite d’une année. Mais pour sa défense, le journaliste n’était coupable de rien, si ce n’était d’avoir fait son travail d’informer les Algériens sur ce qui se passait dans son pays.
Le collectif de la défense a, en effet, rejeté les accusations et réclamé l’acquittement du journaliste. Interrogé par visioconférence par le juge, Khaled Drareni a affirmé que son seul tort était d’avoir continué à faire son travail de journaliste de manière libre et indépendante. Khaled Drareni a été poursuivi et condamné pour «incitation à attroupement non armé» et «atteinte à l’unité nationale». Le parquet avait requis quatre années de prison ferme lors du procès en appel. La même peine a été réclamée contre Drareni lors du procès en première instance. Le journaliste a été arrêté et mis sous mandat de dépôt le 29 mars dernier, alors qu’il couvrait une marche du Hirak.
Depuis sa condamnation en première instance en août dernier, Khaled Drareni bénéficie d’un large élan de solidarité. Un nouveau rassemblement de solidarité a, en effet, été organisé hier à la Maison de la presse Tahar-Djaout. «Khaled Drareni, journaliste libre !», «Libérez la presse !», «Presse libre, justice indépendante !» sont autant de slogans scandés lors de ce sit-in.
Il s’agit du quatrième rassemblement du genre. Le collectif Free Algeria, qui rassemble des associations d’Algériens et binationaux militants du Hirak en France, en Europe et en Amérique du Nord, a vivement dénoncé l’incarcération de Khaled Drareni, en estimant que cette affaire «révèle la volonté de reprise en main musclée par le pouvoir en place du Hirak, de ses militants et d’une presse qui ne se soumettrait pas au diktat du système».
M. S.
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