Crise de liquidités en Algérie : les prévisions alarmistes d’un média qatari
Par Mohamed K. – Le journal Al-Araby prédit un scénario catastrophe en Algérie à cause de la crise de liquidités qui «ira en s’aggravant», selon ce média financé par le Qatar et dirigé par Azmi Bechara. L’article aux relents apocalyptiques fait suite à la décision de la Banque d’Algérie de ramener le taux de réserve obligatoire de 6% à 3%, afin de libérer de la liquidité sur le marché bancaire, les banques primaires ayant de plus en plus de difficultés à satisfaire la demande.
Al-Araby fait parler des experts financiers algériens qui affirment que la décision de la Banque centrale était prévisible. C’est, en tout cas, ce que pense un membre de l’Abef, l’Association des banques et établissements financiers, selon lequel «l’intervention de la Banque d’Algérie est la conséquence des pressions exercées par les banques qui lui ont adressé plusieurs rapports alarmants sur leur situation financière». La situation de crise actuelle a fait que le recours au rabaissement du taux de réserves était inévitable, «si bien qu’il a été ramené à des taux jamais égalés, mais dangereux en même temps, car le taux de 3% est si bas qu’il augmente celui des risques pour les établissements bancaires», alerte le membre de l’Abef.
La même source a indiqué que la Banque d’Algérie «n’a pas d’autre choix que celui-ci pour le moment, au regard de la baisse drastique des revenus des banques, du gel de la planche à billets par le gouvernement». «Ce qui, d’après cet expert financier, prélude une pénurie de liquidités qui sera plus prononcée que celle que le pays a connue au début de l’année». Al-Araby relève que les liquidités disponibles sont en-deçà de sept milliards de dollars, ce qui a augmenté le déficit de 49% en mars 2020 à 55% en mai de la même année, sachant que ce taux ne dépassait pas 20% en janvier.
Selon un autre expert, «la décision de la Banque d’Algérie est la preuve que la crise des liquidités a atteint son paroxysme et nécessite des solutions profondes au lieu des palliatifs actuels». Cet expert estime que «dans trois mois, les banques se retrouveront face au même problème mais, alors, la Banque d’Algérie ne pourra pas transgresser les règles de gestion financière en poussant les banques à activer sans réserves», en ajoutant que les mesures non conventionnelles qui consistent à se réfugier à nouveau derrière la planche à billets et à puiser dans les réserves de change «ne sont pas à exclure dans le futur». L’expert préconise, enfin, la mise en place de mécanismes qui permettraient d’injecter les milliards de dinars qui circulent sur le marché parallèle dans le circuit bancaire officiel «soit en augmentant les taux d’intérêt qui sont inférieurs aux taux d’inflation actuellement, soit en lançant un emprunt national avec des taux d’intérêt élevés».
Cette dernière option est néanmoins impossible, l’argent qui circule hors circuit bancaire étant détenu par les barons islamistes du marché noir.
M. K.
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