Le MSP traduit El-Hachemi Djaâboub devant la commission de discipline
Par Mounir Serraï – Le bureau exécutif du Mouvement de la société pour la paix (MSP) s’est penché aujourd’hui sur la nomination de l’un des membres de son conseil consultatif comme ministre. Il s’agit de l’ancien ministre El-Hachemi Djaâboub qui est désigné à la tête du ministère du Travail. Le bureau exécutif du MSP a, en effet, décidé de geler le mandat d’El-Hachemi Djaâboub au sein de l’instance consultative du parti en attendant de le traduire devant la commission de discipline.
Une décision pour le moins attendue, puisque dès l’annonce de la nomination de Djaâboub comme ministre, le président du MSP, Abderezzak Mokri, a vite réagi en se démarquant de cette nomination et en affirmant que le parti n’a aucunement été associé à cette décision.
«De nombreuses sources médiatiques ont fait part de la désignation d’El-Hachemi Djaâboub au gouvernement. Si cette information vient à se confirmer, nous porterons à la connaissance de l’opinion publique que nous n’avons pas été consultés, ni par le gouvernement ni par le concerné», avait précisé Abderrazak Mokri, avant d’ajouter, sur un ton résolu : «Après confirmation de cette nomination, le mouvement décidera de la mesure adéquate à prendre à son encontre.»
Aujourd’hui encore, le bureau exécutif du MSP a souligné le fait qu’El-Hachemi Djaâboub a accepté le poste de ministre du Travail sans en référer à la direction de son parti, seule habilitée à décider de participer ou non au gouvernement. Il a rappelé sa position à ce sujet, à savoir le refus de participer au gouvernement.
Pour Abderezzak Mokri, El-Hachemi Djaâboub a failli à la discipline partisane en choisissant sans l’aval de la direction du parti de rejoindre l’Exécutif d’Abdelaziz Djerad. Cet épisode risque d’impacter le parti et de troubler la quiétude interne dont se targue cette formation politique, appartenant à la confrérie des Frères musulmans.
Depuis sa création, le MSP est connu pour son entrisme politique, faisant de l’opposition soft tout en participant aux différents gouvernements depuis Liamine Zeroual jusqu’au 4e mandat de Bouteflika. La désormais affaire El-Hachemi Djaâboub risque de provoquer des fissures au sein de ce parti, qui a survécu à quelques orages d’été.
M. S.
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