Le Maroc officialise son couple avec Israël : l’ennemi s’approche de l’Algérie
Par Nabil D. – Le président sortant américain Donald Trump a annoncé, ce jeudi, l’adhésion officielle du régime monarchique de Rabat au plan de normalisation avec l’entité sioniste. «Une autre percée historique aujourd’hui ! Nos deux grands amis Israël et le royaume du Maroc ont convenu de relations diplomatiques complètes – une percée massive pour la paix au Moyen-Orient !» a écrit le désormais ex-locataire de la Maison-Blanche dans un message posté sur Tweeter.
Tous les indicateurs montraient que cette annonce allait être faite de façon imminente. D’abord, parce que Donald Trump ne compte pas quitter le Bureau ovale sur la pointe des pieds, mais en marquant de nouvelles «victoires» dans ce dossier qu’il a confié à son gendre Jared Kushner. Ensuite, parce que le Makhzen a montré sa pleine disposition à s’aligner sur les Emirats arabes unis et l’ensemble des pétromonarchies du Golfe qui, même si elles n’ont pas toutes encore signé le pacte avec l’Etat hébreu, ne tarderont pas à prendre le train en marche.
L’annonce a, comme pour les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan, a été faite par Washington. On ne connaît pas encore la réaction de la rue marocaine, mais il est peu probable que les Marocains puissent s’opposer aux décisions du régime dictatorial de Mohammed VI, même si le Premier ministre islamiste, Saâd-Eddine El-Othmani, a déclaré, il n’y a pas très longtemps, qu’une telle démarche était impossible. Le Maroc est, en effet, trop faible pour pouvoir supporter les pressions de ses donateurs du Golfe et ses mécènes français et américains, tant et si bien que des coupes dans les subventions que Rabat reçoit de ses duègnes auraient pour inexorable conséquence une grave crise sociale et la chute du trône.
Israël s’est donc définitivement implanté au Maghreb et rien ne dit que la Mauritanie n’emboîtera pas le pas au Maroc dans les semaines et les mois à venir. L’entité sioniste est déjà présente à nos frontières sud, via l’implantation de trois entreprises spécialisées dans l’aéronautique et les télécommunications, deux domaines qui menacent directement la sécurité de l’Algérie. La prochaine étape dans la normalisation avec Israël consistera en l’ouverture, certainement, d’une représentation consulaire dans la ville sahraouie occupée de Laâyoune, dans une sorte de pied de nez à l’Algérie qui se verra ainsi coincée entre un voisin à l’ouest qui offre à Tel-Aviv l’opportunité d’officialiser sa présence en Afrique du Nord et de s’y enraciner, une Libye morcelée, et en proie aux convoitises de puissances étrangères qui se livrent une guerre par procuration, et un Sahel pris en étau entre les groupes terroristes et l’armée française.
N. D.
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