Un rapport américain reconnaît que le Maroc est une menace pour l’Algérie
Par Nabil D. – Un rapport du département d’Etat américain, élaboré par un service spécialisé dans la stratégie de contrôle du trafic international de drogue, admet que le Maroc représente une sérieuse menace sur la sécurité et la stabilité de son voisin de l’Est. «C’est sa proximité avec le Maroc qui vaut à l’Algérie les attentions particulières des services antidrogue américains», précise le rapport qui remonte à 2017.
«Une partie importante de la production chérifienne [de drogue] transite par l’Algérie pour atteindre les marchés de l’Europe et du Moyen-Orient, finançant au passage des cellules terroristes au Maghreb», souligne le rapport révélé par Aviseur International. «En dix ans, de 2003 à 2013, les saisies algériennes de cannabis sont passées de 8 à 211 tonnes par an. La consommation locale reste modeste, mais elle progresse chez les jeunes. Un phénomène que les autorités tentent d’endiguer par des programmes sociaux et des campagnes d’information», ajoute le document officiel américain.
L’étude du département d’Etat américain relève que le Maroc «est le plus grand producteur et exportateur mondial de cannabis». Se référant à l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), le rapport indique que «la production totale de cannabis au Maroc pour la saison 2015-2016 était d’environ 700 tonnes métriques, ce qui équivaut, une fois transformé en haschisch, à 23% du PIB du pays qui est de 100 milliards de dollars». «Le Maroc, poursuivent les auteurs du rapport accablant, devient également une porte européenne pour la cocaïne d’Amérique du Sud passant par l’Afrique de l’Ouest». «Environ 25% de tous les détenus au Maroc sont incarcérés pour des affaires de drogue. Le marché domestique pour la cocaïne et pour l’héroïne reste limité en raison du prix élevé de ces drogues», souligne le document repris par le site qui renseigne sur la problématique de la drogue, du narcotrafic et sur les politiques mises en œuvre par les différents Etats.
Dans un article consacré à cette question, Aviseur International constate que «les routes de la drogue se multiplient en Afrique, avec le Maroc comme épicentre des expéditions de cocaïne vers l’Europe et le Maghreb». L’auteur de l’article, Abdelkader Abderrahmane, analyste géopolitique et consultant international sur les questions de paix et de sécurité en Afrique, précise que le Maroc «est devenu en quelques années un hub majeur pour toutes sortes de trafics de drogues liés à l’Europe et à l’Afrique de l’Ouest», estimant que «le trafic de drogues au Maroc a de beaux jours devant lui». «Si les difficultés de transport et d’acheminement vers l’Europe et ailleurs se dressent devant les trafiquants de manière régulière, ceux-ci ne sont pas à court d’idées pour poursuivre leurs activités illégales», note Aviseur International.
Une autre source révèle que la banque appartenant à la famille régnante, Attijariwafa Bank, est «impliquée dans la dissimulation des fonds engrangés par le trafic de cannabis ne laisse aucune place au doute quant à l’implication personnelle du roi Mohammed VI dans ces activités criminelles», alors qu’il n’est un secret pour personne, par ailleurs, que les trafiquants de drogue payent aux groupes terroristes un droit de passage. Ce dernier représente 10% de la valeur totale de la cargaison, selon les spécialistes qui soulignent que «certains groupes armés facturent plus pour garantir la protection du convoi».
N. D.
Comment (34)