Les Tunisiens commentent la décision de l’Algérie de partager le vaccin
Par Mohamed K. – La chaîne britannique BBC s’est intéressée à la réaction des Tunisiens après l’annonce de la décision de l’Algérie de partager le vaccin contre le Covid-19 dès sa réception avec la Tunisie. Les opinions sont mitigées chez nos voisins de l’Est, même si les Tunisiens s’accordent à louer le geste des Algériens qui ont «toujours été aux côtés de leurs frères [tunisiens] dans les moments difficiles».
Le ministre algérien de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a tenu à expliquer, pour que la décision algérienne ne paraisse pas comme étant de la «charité», que celle-ci était «des plus normales», en relevant, pour éviter toute réaction négative des Tunisiens, que l’Algérie pourrait, elle aussi, avoir besoin de l’aide de la Tunisie un jour ou l’autre. Une façon de dire qu’il n’y a aucune gêne à accepter cette main tendue par notre pays à la Tunisie qui traverse des moments difficiles depuis le soulèvement de janvier 2011 et la vague de terrorisme qui s’en est suivie, accentuée par la pandémie du Covid-19 qui a mis le pays à genoux.
«Merci à l’Algérie sœur. Cette attitude noble ne lui est pas étrangère. Nous prions pour que la situation [en Tunisie] s’améliore et que cela serve de leçon à notre gouvernement pour qu’il s’occupe enfin de son peuple», a écrit une Tunisienne. «L’Algérie aimée va partager le vaccin avec la Tunisie. Quand on lit une telle information, nous ressentons une grande colère. Nous sommes contents car sous savons que nous avons à nos côtés un pays frère qui nous tient par la main et partage avec nous un antidote, alors que chez nous, un politicien fourbe s’adonne à de basses manœuvres et une élite corrompue vole notre nourriture», s’indigne un autre citoyen tunisien.
«La Tunisie est sinistrée au sens propre du terme. Tout un pays est incapable de fournir ne serait-ce qu’une petite quantité de vaccin ? C’est un échec cuisant et effrayant à cause de rivalités politiques aiguës et de la propagation de la corruption à grande échelle. Merci du fond du cœur à l’Algérie sœur !» a commenté un internaute, dépité, tandis qu’un quatrième s’interroge : «Où est donc passé mon Etat ?» Il ajoute : «Quand il y a eu pénurie de gaz en Tunisie, l’Algérie est intervenue ; quand il y a eu des inondations, l’Algérie est venue à la rescousse ; quand le terrorisme a frappé, l’Algérie a couru à notre secours. Y a-t-il (vraiment] un pays qui s’appelle la Tunisie ? La Tunisie est-elle une commune relevant de l’Algérie ? Vous avez mené la Tunisie à sa ruine et l’avez introduite dans un tunnel obscur ! Je souhaite que le drapeau tunisien soit remplacé par celui de l’Algérie», a-t-il ironisé, non sans amertume.
La Tunisie traverse une crise politique et économique sans précédent depuis le «printemps arabe» conduit par Moncef Marzouki, l’ancien président clownesque grassement rémunéré par le Qatar, qui continue de donner des leçons de «démocratie» à ses concitoyens qui l’ont pourtant balayé lors de la dernière présidentielle.
M. K.
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