L’incompétence des ministres Bourita et Aït Taleb révélée aux citoyens marocains
Contribution de Sabri Oukaci – Alors que la vaccination contre le Covid-19 devait démarrer, selon les affirmations du roi du Maroc, au début du mois de novembre 2020, quelques semaines plus tard, le peuple marocain, touché de plein fouet par une seconde vague épidémique particulièrement meurtrière, n’a toujours aucune visibilité sur les promesses faites par le monarque chérifien.
Pourtant, les instructions royales sur la campagne de vaccination ont été annoncées avec zèle et en grande pompe par les autorités marocaines, s’empressant même de les prévoir pour la fin de l’année passée.
Pour cela, la machine de propagande du Makhzen s’est vite emballée, les autorités ayant déclaré qu’elles avaient choisi les vaccins du chinois Sinopharm et du britannique AstraZeneca pour vacciner la population marocaine.
C’est ainsi, selon le gouvernement marocain, un total de 65 millions de doses de vaccins qui auraient été commandées, dont 25 millions de vaccins AstraZeneca.
D’autres sources avaient également affirmé, dans cette euphorie destinée à faire patienter les Marocains, qu’un autre accord avait été passé avec la Russie pour la livraison de 8 millions de doses de vaccins Sputnik V.
Mais de retard en retard, une source proche du département du ministre de la santé du Maroc, Khalid Aït Taleb, avait enfin donné une date, en déclarant que la campagne de vaccination au royaume devait débuter mi-janvier courant. Sauf que toutes ces annonces, propagées par le Makhzen à destination des citoyens marocains qui ont payé un lourd tribut, n’ont jamais pu être, à ce jour, concrétisées.
En effet, nous avons appris que malgré l’insistance des autorités marocaines, la Chine et l’Inde ont été catégoriques : elles ne livreront pas le Maroc avant d’avoir entamé leur propre campagne de vaccination.
Ce samedi 16 janvier, les ministres marocains des Affaires étrangères et de la Santé ont dû se résoudre à l’amère évidence, l’opération prévoyant la livraison du vaccin AstraZeneca produit en Inde a été reportée.
Sans une nouvelle date pour l’entame de la campagne de vaccination, les citoyens marocains se sentent, une fois de plus, floués par la propagande populiste du Makhzen et les fausses promesses du roi Mohammed VI.
Une profonde déception que ne s’expliquent pas les sujets du roi, alors qu’ils avaient accepté de se soumettre à des tests de vaccination entrant dans le cadre de la troisième phase d’une étude clinique au Maroc et ayant concerné plus de 300 cobayes marocains, alors que le vaccin Sinopharm n’était même pas encore autorisé en Chine. Ce n’est que le 31 décembre 2020 que les autorités sanitaires chinoises ont autorisé le vaccin produit dans les usines de Pékin.
Or, selon nos informations, Sinopharm a développé des vaccins dans deux sites de production différents. Le site de Pékin, par la filiale CNBG, et le site de Wuhan, qui a produit le vaccin pour le Maroc mais qui n’aurait toujours pas été autorisé par les autorités chinoises à l’heure où nous rédigeons ces lignes.
Enfin, un malheur n’arrivant jamais seul, Serum Institute of India, le laboratoire qui produit sous licence le vaccin britannique AstraZeneca, vient de déclarer qu’il n’avait toujours pas été classé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Une gestion aussi hasardeuse que catastrophique qui a mis à nu l’incompétence du Makhzen et sur sa lamentable communication aux accents triomphalistes sur des événements que le royaume n’a finalement pas réussi à maîtriser.
Nasser Bourita avait déclaré de manière officielle : «C’est ainsi que nous traduisons (…) notre engagement pour que le futur vaccin contre la Covid-19 soit accessible à tous, en particulier le continent africain.» Le ministre hâbleur aurait mieux fait, encore une fois, de se taire.
S. O.
Erratum : L’article a été escamoté par inadvertance lors du montage. Nous l’avons remis en ligne dans son entièreté. Nous nous en excusons auprès de l’auteur et de nos lectrices et lecteurs.
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