L’affaire du «fuel trafiqué» qui oppose Sonatrach à l’Etat libanais refait surface
Par Mohamed K. – Asharq News est revenu sur l’affaire du litige qui oppose le géant pétrolier algérien Sonatrach au gouvernement libanais depuis l’affaire du «fuel trafiqué», révélée par la députée libanaise Paula Yacoubian en mai dernier. Dans un article intitulé «L’Algérie et le Liban s’échangent des accusations à cause du fuel et brandissent la menace de l’arbitrage international», le média à capitaux saoudiens affirme qu’une source autorisée aurait démenti toute intention de l’Algérie de reprendre la fourniture du Liban en carburant. Cette source aurait expliqué que cette suspension «est due au non-paiement des trois dernières livraisons».
Toujours selon Asharq News, le groupe pétrolier national a adressé un courrier au ministère libanais de l’Energie, via sa filiale britannique Sonatrach Petroleum Corporation, dont le siège se trouve à Londres, pour l’informer que le contrat de livraison qui a expiré le 31 décembre dernier ne serait pas renouvelé et que Sonatrach ne participerait plus à aucun avis d’appel d’offres qui serait lancé par le ministère libanais. La source algérienne a ajouté que Sonatrach respecterait le contrat qui inclut des livraisons jusqu’en février prochain. Selon elle, le gouvernement libanais serait redevable de 18 millions de dollars à la compagnie algérienne dont les responsables affirment ne pas vouloir en arriver à l’arbitrage international «pour ne pas causer des pertes supplémentaires à nos frères libanais».
A Alger, les informations relayées par les médias locaux sur l’affaire du «fuel trafiqué» n’ont toujours pas été digérées, si bien qu’il a été demandé aux autorités libanaises de faire en sorte que le barnum fait autour de ce dossier et qui a porté atteinte à l’image de Sonatrach soit rectifié. Les excuses du gouvernement libanais semblent ne pas avoir suffi à étouffer la colère des responsables algériens. Le média saoudien précise, d’ailleurs, en se référant à la même source qui a requis l’anonymat, que le courrier adressé au ministère libanais de l’Energie «est ferme», en ce sens que l’Algérie «refuse toute politisation de ce contentieux commercial», en accusant des «parties au Liban de vouloir tromper l’opinion publique» et en assurant que le fuel incriminé «était conforme aux normes, les certificats y afférents l’attestant».
De son côté, le département libanais de l’Energie a répondu, ce lundi, en démentant le non-paiement des trois dernières livraisons, tel qu’indiqué par la source algérienne, en précisant que Sonatrach ne décharge ses livraisons qu’une fois le paiement effectué. «Au cas contraire, le bateau demeure en rade jusqu’à ce que la somme soit virée.» La source libanaise donne, toutefois, une autre version s’agissant du fuel livré par Sonatrach. Les Libanais affirment, en effet, que la page de cet épisode tumultueux a été tournée «après que le groupe pétrolier algérien eut remplacé la cargaison par une autre» et vont jusqu’à dire que ce sont eux qui refusent de renouveler le contrat avec Sonatrach.
Se dirige-t-on vers une crise entre les deux pays dans ce contexte déjà suffisamment mouvementé ?
M. K.
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