Marzouki vise-t-il l’Algérie en affirmant connaître la «source» du terrorisme ?
Par Nabil D. – L’ancien président tunisien Moncef Marzouki a achevé sa longue tribune en sept parties dans Al-Jazeera par un plaidoyer pour l’adhésion à la politique occidentale liée aux changements climatiques dont il a vanté les mérites, appelant indirectement les Etats arabes à y adhérer la tête baissée et les yeux fermés dans un article fleuve, le dernier d’une longue série de conseils pour une «bonne gouvernance» dans cet espace géopolitique pourtant hétéroclite.
Le neurologue converti à la politique affirme qu’au début de son mandat à la tête de la Tunisie, alors qu’il installait le nouveau directeur du centre des études stratégiques relevant de la présidence de la République, et qu’il l’invitait à se mettre au travail immédiatement, ce dernier lui avait répondu que le sujet sur lequel il voulait plancher en priorité était la question du terrorisme. «Je l’ai regardé longuement et lui ai dit que le terrorisme était le dernier de mes soucis», a-t-il écrit, en ajoutant que «le terrorisme ne constitue aucunement une menace ni pour l’Etat ni pour le peuple» et qu’il «n’est qu’une source de gêne (sic) passagère, quelle qu’en soit la douloureuse conséquence». «Nous vivions une série d’actes terroristes dont le but et la source étaient clairs, pour moi», a-t-il souligné.
Quel était ce but et quelle était cette source ? Moncef Marzouki n’en dira rien. Qui le trublion agent du Qatar vise-t-il ? L’Algérie ? Impossible, disent certains, en indiquant qu’il s’était rendu dans ce pays voisin auprès duquel il a trouvé soutien et réconfort face à la crise économique et sécuritaire qui secouait la Tunisie au lendemain de la chute du régime de Ben Ali et de l’arrivée des «révolutionnaires» au pouvoir. Possible, insistent d’autres qui rappellent le caractère fourbe de l’homme-lige de Doha, formé à l’école du Canvas, du NDI et de la NED et qui a joué un rôle central dans les soulèvements de janvier 2011 qui ont semé le chaos dans tous les pays du Moyen-Orient et du Maghreb qui constituaient un bouclier contre la politique expansionniste israélienne, épargnant toutes les monarchies, du Golfe persique jusqu’à l’océan Atlantique, en passant par le Proche-Orient.
Est-ce un hasard ? Certainement pas. Moncef Marzouki et les pétromonarchies qui le rémunèrent sont passés à une autre phase, celle de la normalisation avec l’entité sioniste à propos de laquelle il adopte la politique des trois singes qui n’ont rien vu, rien entendu et rien dit. Il est question, désormais, d’un problème autrement plus grave que le terrorisme sanguinaire : le réchauffement climatique, un thème bourgeois à la hauteur de l’intelligence supra-arabe de l’ancien président tunisien qui semble s’être [lui aussi] trompé de société. Le massacre de populations entières en Syrie, en Irak, au Yémen et ailleurs et la destruction de sociétés et de pays ravagés par les guerres civiles alimentées par le Qatar, il ne s’en émeut guère. Il vient de l’avouer sans détours.
N. D.
Comment (31)